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L’accord de libre-échange facilite l’investissement turc au Maroc

Malgré une économie développée et une présence importante dans différents pays du monde, les opérateurs économiques turcs ambitionnent de renforcer davantage la coopération avec les pays tiers, en particulier le monde musulman.

L’accord de libre-échange facilite l’investissement turc au Maroc
La distance entre les deux pays influence de manière un peu négative les relations économiques.

Placée au 18e rang économique mondial avec 721 milliards de dollars de PIB en 2016, selon les estimations du FMI, l’économie turque a enregistré un bond considérable durant les dernières décennies et s’est imposée comme acteur majeur à l’échelle internationale. Un développement dû, selon Emin Taha, membre de la Commission des relations économiques extérieures (DEIK) et président de la Commission économique turco-irakien, à la politique économique suivie par le pays et la diversification du secteur. «Beaucoup de changements ont été réalisés au niveau politique dans le but de développer l’économie. On peut dans ce sens, citer les facilités accordées aux investisseurs (légalement et financièrement), la lutte contre la corruption de manière intense, et surtout la sécurité des investissements, dans le sens où les lois ne sont pas modifiées par les changements des gouvernements», explique-t-il.

Le progrès économique du pays a été accompagné par une présence des entreprises turques dans plusieurs pays, notamment dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), où le savoir-faire turc s’est manifesté dans plusieurs domaines d’activité : construction et bâtiment, électroménager, textile… Au Maroc, un accord de libre-échange a été signé en 2004 et est entré en vigueur en 2006, et même si certains estiment que cette convention est plus avantageuse pour la partie turque, cette dernière considère que «les relations économiques n’ont pas atteint le niveau escompté, mais nous travaillons ensemble pour renforcer davantage cette coopération», selon Ali Boramuglu, membre du DEIK et président de la Commission économique turco-koweïtienne. Même son de cloche chez Emin Taha : «L’accord de libre-échange a facilité l’investissement turc au Maroc, mais il reste en deçà de nos attentes, surtout en comparaison avec la présence turque dans les autres pays voisins. Il semble que le marché marocain ne s’est pas encore habitué aux produits turcs. La distance entre les deux pays influence également de manière un peu négative les relations économiques». Emin Taha invite, dans ce sens, les entrepreneurs et la société civile au Maroc à organiser des rencontres et des visites de travail conjointes pour développer les échanges entre les deux pays.

Par ailleurs, et pour faire face à la crise que connait l’économie au niveau mondial, les opérateurs turcs manifestent un grand intérêt pour le monde musulman. Dans ce cadre, ils multiplient les visites de travail dans les pays dans le but de «vendre» les avantages d’une coopération plus renforcée. «Les pays musulmans ne s’entraident pas économiquement et préfèrent souvent choisir de collaborer avec les pays occidentaux. Je pense qu’il serait beaucoup plus avantageux pour nous, pays musulmans, de renforcer nos relations économiques», estime Ali Boramuglu.

S’agissant du tourisme, secteur clé de l’économie turque, les membres de la commission admettent que le secteur a été influencé par les derniers événements qu’a connus le pays. «Un grand nombre de réservations touristique a été annulé, qu’il s’agisse de la période printanière ou estivale», confie-t-il, tout en notant que l’année dernière la Turquie a accueilli 40 millions de touristes qui ont engendré 37 milliards de dollars de recettes. Dans le but de remonter la pente et d'améliorer davantage les revenus du secteur, la commission cible le renforcement du tourisme médical. Un secteur en vogue dans le pays, puisque la Turquie accueille quelque 40.000 patients par an et prévoit d’en accueillir 1 million d’ici 2023, pour des revenus équivalant à 20 milliards de dollars. 

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