Le comité d’organisation a opté pour l'écrivain et ancien ambassadeur du Maroc en Colombie, Mohamed Khattabi, comme président de la commission scientifique, tout en précisant que les longs métrages sont sélectionnés parce qu’ils abordent un sujet en rapport avec la Méditerranée ou bien parce que les réalisateurs sont issus des pays de la région. Alors que les documentaires doivent impérativement décliner le sens et le fond de la thématique du festival, à travers des productions réalisées au cours des années 2014, 2015 ou 2016. Sachant que le thème retenu pour cette édition, «Méditerranée, mémoire du monde», est le reflet de l'intérêt que porte le Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix (CMCDP) aux questions qui lient les pays de la mare nostrum, qui se distinguent par leur riche histoire et leurs cultures très diverses, à la lumière des changements de fond que connait le pourtour de la Méditerranée.
«Le choix de cette thématique n’est pas le fruit du hasard. Il s'inscrit dans la continuité des thèmes des précédentes éditions qui ont suscité beaucoup d’intérêt et de débats. Il découle, aussi, de l’importance de cette mer qui unit et réunit trois continents et témoigne d’une richesse historique exceptionnelle. Cet ensemble de concepts et de thèses, initiés depuis la création du festival, contribue à l’élaboration et à l’ancrage d’un référentiel mémoriel pour la postérité. Car le bassin méditerranéen a toujours été le berceau d’une multitude de civilisations, le lieu de rencontres et de fusion de diverses cultures, le point de départ et l’aboutissement d’une série de conquêtes, le foyer de tensions et de rivalités parfois meurtrières. C’est ce qui nous interpelle et nous exhorte à explorer la mémoire riche et féconde de cette Méditerranée en fouillant plus profondément et méthodiquement ce lieu d’influences, de confluences et de diffractions. Ce creuset de cultures, de civilisations et de religions ; cet espace géographique adulé, magnifié et convoité par ses riverains, qui aspirent à la symbiose, voire à la fusion, malgré leurs différends et leurs divergences. Dans cette prochaine édition, nous estimons pénétrer cette mémoire de la Méditerranée et en connaitre toute l’essence», souligne le directeur du festival et président du CMCDP, Abdeslam Bouteyeb.
À ce propos, le président du festival, Abdeslam Seddiki, n’a pas hésité à préciser que cette mer Méditerranée n’a pas encore livré tous ses secrets ni dévoilé toutes ses facettes. «C’est pourquoi le centre invite ses amis, ses habitués, ses sympathisants et les cinéphiles, d’ici et d’ailleurs, à se réunir à Nador à la recherche d’autres indices révélateurs», renchérit-il. C’est d’ailleurs l’objectif du Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix depuis sa création, afin de célébrer la mémoire de la Méditerranée, ses hommes et leur rendre hommage pour tout ce qu’ils font ou ont fait tout au long de l’histoire.
Selon Abdeslam Bouteyeb, ce festival a été créé pour constituer un espace d’échange et de questionnement sur tout ce qui se passe dans cette région et en informer tout un chacun, afin de tisser des liens d’amitié et de solidarité entre les peuples, et ce en pensant ensemble aux problématiques qui peuvent nous séparer et disloquer nos peuples. En parallèle avec les compétitions officielles du festival, la programmation prévoit une master class qui sera animée par Jamal Suliman et un colloque inaugural sur «L'identité de la Méditerranée : entre l'universalisme et la spécificité».