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La conception classique du marché de travail subit de plein fouet les conséquences des changements économiques et sociaux. On assiste ainsi à l’émergence ou au renforcement de nouvelles formes d’emplois. En effet, nombreux sont aujourd’hui ceux qui optent pour des emplois à temps partiel, à la demande, en intérim, à distance ou par des employés multiples. L’Organisation internationale du travail regroupe ces modalités de travail sous la dénomination de «formes atypiques d’emploi» (FAE) et tire la sonnette d’alarme sur la nécessité de mettre en place des règles et des mesures politiques pour améliorer la qualité de ces emplois. Selon l’organisation, les FAE offrent de la flexibilité aux employeurs et peuvent aussi permettre aux travailleurs d’accéder au marché du travail et de concilier travail et vie personnelle.
Mais elles s’accompagnent souvent d’une insécurité accrue pour les travailleurs qui sont généralement moins payés et moins bien protégés par la sécurité sociale et courent davantage de risques en termes de santé et de sécurité au travail. Mais, rassurent les responsables de l’OIT, ceci n’est pas une fatalité, les emplois «atypiques» peuvent être des emplois «décents» à condition d’améliorer leur qualité en adoptant des réglementations et des politiques adéquates. Ces constats ont fait l’objet d’un rapport publié récemment par l’OIT et intitulé «L’emploi atypique dans le monde : identifier les défis, ouvrir des perspectives».
L’occasion pour les experts de cette organisation de dresser un premier bilan des tendances et des conséquences de l’essor des emplois «atypiques» à travers le monde et proposer ainsi des recommandations stratégiques pour transformer ces activités en emplois décents. Il s’agit notamment de combler les vides juridiques, de recourir à la négociation collective comme outil de régulation, d’améliorer la couverture de protection sociale. «Nous avons également besoin de vastes politiques sociales et d’emploi qui soutiennent le marché du travail... Ces politiques contribuent à faire face aux lacunes de la conception actuelle des emplois traditionnels et offrent ainsi aux travailleurs le choix de s’engager dans un emploi régulier ou “atypique”», précise le rapport.
