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L’univers de Samy El-Maghribi revisité à Essaouira

On vibre, on frémit et on arrête presque de respirer. La scène de la Place El-Menzah à Essaouira était époustouflante, jeudi soir, pour le concert d’ouverture de la 13e édition du Festival des Andalousies atlantiques.

L’univers de Samy El-Maghribi revisité à Essaouira
Sanaa Marahati a rendu hommage à Samy El-Maghribi à travers la réappropriation du répertoire riche et varié de cette figure emblématique du patrimoine musical marocain.

Devant un public venu plus nombreux que jamais et dans une ambiance de fête, la grande diva de la musique melhoun et gharnati, Sanaa Marahati, a créé l’enchantement en rendant un grand hommage à Samy El-Maghribi à travers la réappropriation du répertoire riche et varié de cette figure emblématique du patrimoine musical marocain. Au cours de cette soirée, initiée sous le slogan «Merci Samy», la chanteuse, accompagnée de son orchestre et de la chorale «Diapason», a non seulement revisité l’univers de Samy El-Maghribi, mais également dévoilé au public toute la puissance et l’incroyable tessiture de la voix humaine.

Née en 1984 à Sefrou, Sanaa Marahati a en effet brillé en interprétant avec beaucoup de charme les plus beaux tubes populaires du mythique et inoubliable chanteur marocain Salomon Amzallag, plus connu sous le nom artistique de Samy El-Maghribi, décédé en 2008 à l’âge de 86 ans. Légende de la chanson judéo-marocaine, Samy a quitté le Maroc en 1960 pour la France avant de finir ses jours à Montréal où il a emporté avec lui un patrimoine musical qui a puissamment contribué à maintenir une identité judéo-marocaine forte chez ses compatriotes installés au Canada. Après sa mort, une fondation portant son nom a été créée en vue, entre autres, de promouvoir la réconciliation entre les multiples identités par la musique.

En plus du temps fort de la soirée qui était l’hommage à Samy El-Maghribi, le public avait également rendez-vous avec la bailaora gaditana Rosario Toledo dans un spectacle riche en couleurs et envoûtant où musique et danse n’ont fait qu’un. C’était une véritable fiesta flamenca témoignant de l’universalité de cette musique populaire. Comme prévu, cette belle soirée a tenu toutes ses promesses en tenant en haleine un public friand d'un riche paysage musical aussi surprenant qu’éblouissant, et permettant à la température de grimper tant au sens propre que figuré. À la fin de cette soirée, tout le monde disait en effet «Merci à la musique» sans qui la planète ne serait pas ce qu’elle est et dont il faut s’employer à répandre le message de fraternité bien au-delà du Festival d’Essaouira.

Au festival des Andalousies atlantiques, initié sur trois jours par l’Association «Essaouira-Mogador» et placé sous le signe de la jeunesse et de la transmission, une grande symbiose règne entre une ville carrefour de civilisations et symbole d’ouverture, de partage, de métissage culturel et de convivialité et ce rendez-vous artistique porteur de valeurs de paix, de cohabitation et de tolérance. En plus des concerts très attendus de Raymonde El-Bidaouia, surnommée la «Perle orientale» et considérée comme l’une des plus fantastiques représentantes de la tradition populaire musicale au Maroc, le programme concocté par les organisateurs comporte, entre autres, des «Matinées colloques» et des «Nuits de Dar Souiri».

Ce festival a vraiment pris sa vitesse de croisière et acquis une notoriété croissante et un statut d’événement culturel et artistique d’envergure. Étincelante, riche et intense, cette fête met en valeur l’histoire de l’héritage andalou et célèbre l’amitié maroco-espagnole à travers une mémoire riche et vivante dans une ville qui nous entraîne vers des explorations sans cesse renouvelées. 

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