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La CDT pour un vote sanction contre les partis de la coalition gouvernementale

Après l’Union marocaine du travail, c’est au tour de la Confédération démocratique du travail d’annoncer officiellement son intention d'appeler à un vote sanction contre les partis politiques formant l’actuelle coalition gouvernementale. Mais si le syndicat de Miloudi Moukharik se garde de donner des consignes de vote à ses affiliés, ce n’est pas le cas de la Confédération qui ne fait pas mystère de son intention de soutenir la Fédération de la gauche démocratique.

La CDT pour un vote sanction contre les partis de la coalition gouvernementale
Les syndicats ont entretenu des rapports tendus avec le gouvernement sortant.

C’est désormais confirmé, la Confédération démocratique du travail (CDT) a décidé lors de son conseil national tenu samedi dernier de donner des consignes de vote pour ses militants et sympathisants. Le syndicat, considéré comme l’une des formations syndicales les plus puissantes au Maroc, ne cache désormais plus son intention de vote pour la Fédération de la gauche démocratique. Par ce geste, le syndicat confirme son intention de procéder à un vote sanction contre le parti politique qui conduit actuellement le gouvernement, à savoir le Parti de la justice et du développement (PJD). La CDT reproche au parti de la lampe, mais aussi à la coalition gouvernementale, la rupture du dialogue sociale, l’échec des négociations et les accusations répétitives du Chef du gouvernement adressées aux syndicats de vouloir bloquer le dialogue social.

Le syndicat pointe par ailleurs du doigt un faible rendement de l’exécutif dans plusieurs domaines, notamment celui économique. «Le gouvernement a contribué au gel du développement économique, à la vulnérabilité de la production et il a porté un sacré coup à la compétitivité», note Abdelkader Zaïr, vice-secrétaire général du syndicat. Pour le responsable syndicaliste, le 7 octobre représente une grande tournure «pour rompre avec les approches politiques qui ont montré leurs limites et ont créé une crise structurelle au niveau de tous les domaines de gestion de la chose publique». La CDT souhaite donc par l’appel au vote pour la Fédération de la gauche démocratique (FGD), un cartel électoral composé de trois partis politiques marocains, barrer la route aux partis de la coalition. «Nous souhaitons mobiliser les électeurs pour voter en faveur de candidats qui se soucient de l’avenir du pays, s’intéressent au renforcement du rôle des institutions et accordent une importance à la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, car on ne peut pas dissocier la politique économique de celle sociale», s’exclame le même interlocuteur.

Pour comprendre cette position d’impartialité observée pour la première fois de l’histoire syndicale chez cette formation syndicale, il faudra selon M. Zaïr remonter le temps aux deux dernières années marquées par l’interruption du dialogue social et la régression des acquis sous l’ère de M. Benkirane qui a relégué le dialogue social au second plan. «Quel acquis social peut-on attribuer à l’actuel gouvernement ? Aucun», s’exclame M. Zaïr. «Au contraire, ajoute-t-il, les acquis sociaux ont connu une régression sous l’ère de Benkirane». En effet, dans la liste des reproches que la CDT fait à l’exécutif, figure l’ensemble des revendications du dialogue social non satisfaites ainsi que l’absence d’une volonté politique pour résoudre les problèmes sociaux. La CDT fustige aussi l’approche unilatérale adoptée par le gouvernement pour traiter des dossiers de grande sensibilité. «Jamais le climat social n’a été aussi tendu. Le gouvernement n’a voulu faire aucune concession pour rapprocher les visions sur des sujets de premier plan, notamment la réforme de la retraite et la revalorisation des salaires. Ces raisons ne sont-elles pas suffisantes pour boycotter le PJD», conclut M. Zaïr. 

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