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La FAO tire la sonnette d’alarme

L’équilibre mondial de l’alimentation et de l’agriculture est directement touché par le changement climatique qui a un impact négatif sur la production et la productivité. Ces conséquences si elles sont déjà plus prononcées dans les pays en développement, ne le sont pas moins en Afrique où elles sont même appelées à s’intensifier en l’absence de mesures décisives pour sauver le continent et le monde.

La FAO tire la sonnette d’alarme

Les incidences du changement climatique sur l’agriculture et les conséquences en termes de sécurité alimentaire sont alarmantes. C’est pour faire face à ces impacts que de larges programmes de développement ont été consacrés au continent africain dans le rapport relatif à la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture (SOFA), principale publication annuelle de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le rapport a été présenté récemment à Rabat (rapport lancé cette année au Maroc), lors d’une conférence de presse présidée par Michael George Hage, représentant de la FAO au Maroc. Le document évoque l’évolution rapide du climat au niveau mondial qui engendre une multiplication et une intensification des phénomènes climatiques extrêmes, comme les vagues de chaleur et les sécheresses, ainsi qu’une élévation du niveau de la mer.

Le rapport insiste beaucoup sur l’influence que le changement climatique a sur la disponibilité des aliments. Chose qu’il explique par les effets de plus en plus néfastes sur les rendements des cultures, sur les stocks de poissons et sur la santé et la productivité animales, particulièrement en Afrique subsaharienne, région où l’on retrouve la plus grande proportion de personnes en situation d’insécurité alimentaire.

Cette interpellation de la part de la FAO vient dans un contexte marqué par l’Accord de Paris, adopté en décembre 2015. Ainsi, l’Organisation appelle à un nouveau départ dans l’action mondiale visant à stabiliser le climat avant qu’il ne soit trop tard. Cet accord reconnaît toute l’importance de la sécurité alimentaire dans la réaction internationale au changement climatique, comme en témoignent les contributions prévues, en termes d’adaptation et d’atténuation, de nombreux pays, qui placent l’agriculture au premier plan. Or afin d’aider à traduire ces plans en actions concrètes, le rapport met en lumière les stratégies, les modes de financement possibles et les besoins en données et en informations et brosse un tableau des politiques de transformation et des institutions qui peuvent faire tomber les obstacles à la mise en œuvre.

Ce rapport relatif à la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture souligne que de plus en plus de preuves confirment les impacts négatifs du changement climatique sur la production et la productivité dans les secteurs de l'agriculture. Ces impacts négatifs sont plus prononcés dans les pays en développement, notamment l’Afrique, et ils devraient augmenter au fil du temps en l’absence de mesures décisives pour enrayer le changement climatique.

Ces effets du changement climatique se traduiront principalement par des impacts économiques et sociaux négatifs avec des implications pour la sécurité alimentaire. «Les impacts seront différents selon les régions, les pays et l'emplacement. Ils auront une incidence sur les différents groupes de population différemment selon le degré de vulnérabilité», lit-on dans le rapport SOFA. Selon des analyses faites par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), il a été constaté qu'en l'absence de changement climatique, la plupart des régions verraient la diminution du nombre de personnes à risque de faim d'ici à 2050. Toutefois, ces gains seront en partie compensés par les effets du changement climatique.

Or les secteurs de l'agriculture sont contributeurs majeurs au changement climatique. Les émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) classées par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) comme originaires de l'agriculture, la sylviculture et autres utilisations des terres compte pour 21% des émissions anthropiques de GES estimées. Ces émissions sont principalement causées par la déforestation, la production animale et la gestion des éléments nutritifs des sols… Cependant, la plupart des pauvres et des affamés du monde sont des ruraux qui gagnent leurs modestes vies à partir de l'agriculture. En 2010, selon le rapport, quelque 900 millions des 1,2 milliard de pauvres vivent dans les zones rurales. Environ 750 millions d'entre eux travaillaient dans l'agriculture, le plus souvent en tant que petits agriculteurs familiaux. Le nombre de petites exploitations agricoles familiales justifie un focus particulier sur les menaces posées par le changement climatique sur leurs moyens de subsistance et la nécessité urgente de transformer ces moyens de subsistance de manières durables.

Ainsi, les défis posés par le changement climatique exigent l’innovation dans les systèmes agricoles reposant souvent sur les connaissances locales et les systèmes traditionnels en combinaison avec de nouvelles sources de connaissances. La FAO appelle, dans ce sens, à l’amélioration significative en matière de sécurité alimentaire à travers l’introduction de pratiques agricoles améliorées. Pour cela l’organisation mondiale propose différentes stratégies. Elle évoque la diversification comme stratégie clé qui peut être mise en place au niveau de la diversification agricole qui signifie l’introduction de nouvelles variétés et espèces végétales ainsi que de races animales. Elle cite aussi la diversification des moyens de subsistance pour permettre aux ménages agricoles d’exercer de multiples activités agricoles et non agricoles. Elle estime aussi que les programmes de protection sociale peuvent apporter un soutien essentiel pour aider les ménages agricoles à gérer les risques sous le changement climatique.

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