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La région MENA à la traîne dans les services financiers formels

L’importance de l’inclusion financière en tant que catalyseur et enjeu majeur de développement a été soulevée par l’ensemble des orateurs dans les différents panels de la première conférence sur l’inclusion financière dans la région MENA et le dix-huitième Forum des caisses d’épargne postales, qui ont eu lieu les 19 et 20 janvier à Marrakech.

La région MENA à la traîne dans les services financiers formels
Le Forum a mis en évidence le rôle des institutions financières postales dans l’inclusion financière et a confirmé qu’elles sont les mieux placées pour servir les populations rurales à faible revenu de manière durable.

La première conférence sur l’inclusion financière dans la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA) et le dix-huitième Forum des caisses d’épargne postales ont eu lieu, les 19 et 20 janvier, à Marrakech. Une initiative de l’Institut mondial des caisses d’épargne et banques de détail (WSBI) et d'Al-Barid Bank.
Organisée sous la thématique «Inclusion financière, levier majeur de développement économique», la conférence se donnait notamment pour objectif de contribuer à l’émergence d’un environnement à même de permettre aux banques et institutions financières de développer des services financiers à des coûts et à un niveau de risque acceptables.

En effet, l’importance de l’inclusion financière en tant que catalyseur et enjeu majeur de développement a été soulevée par l’ensemble des orateurs dans les différents panels. Elle est de ce fait positivement corrélée à la croissance, à l’emploi, à la réduction de la pauvreté, et partant, à la réduction des inégalités.
Cependant, les défis à relever sont importants. Si 90% d’adultes vivant dans des pays développés avaient un compte dans une institution formelle en 2015, cette proportion n'est que de 41% dans les pays en développement et de 18% dans la région MENA qui est à la traîne dans le monde en termes de services financiers formels.

Le retard du monde arabe se confirme également par rapport à l’accès au crédit auprès des institutions formelles. Selon les intervenants, seulement 5% des 42% d’adultes déclarant bénéficier d’un prêt l’ont obtenu auprès d’une institution financière formelle.

Cette conférence a aussi été l’occasion de s’arrêter longuement sur l’expérience du Maroc en matière d’inclusion financière. Cette question a en effet été largement développée aussi bien par Amin Benjelloun Touimi, directeur général de Barid Al Maghrib, Redouane Najmeddine, président du directoire d’Al-Barid Bank, que par Abderrahim Bouazza, directeur général de Bank Al Maghrib. À leurs yeux, l’expérience nationale dans l'inclusion financière remonte à 2007 et s’intègre dans la stratégie globale visant à la fois l’approfondissement du marché bancaire national, le développement intégré du secteur financier à l’horizon 2020 et le positionnement du Maroc en tant que hub financier régional.

Et de préciser que l’objectif cible d’un taux de bancarisation des deux tiers de la population a été atteint à la fin de 2014 et qu'Al-Barid Bank recensait, à elle seule et à la même date, quelque 5,7 millions de comptes, dont 3,7 millions étaient des comptes d’épargne.
L’inclusion financière est l’un des moyens les plus efficaces pour «couper court à l’économie parallèle et intégrer tous les acteurs dans le processus de développement», a déclaré Redouane Najmeddine au «Matin-Eco». Il rappelle que le Maroc avait été classé en 2012, par la Banque mondiale, premier dans le monde en termes d’accélération du taux de bancarisation.

Après avoir signalé que près de 500.000 comptes sont ouverts annuellement à Al-Barid Bank qui, depuis sa création en 2010, le taux de bancarisation au Maroc est passé de 34 à 62% à fin 2014, il a fait remarquer que la Banque postale dispose d’un vaste réseau de plus de 1.800 agences avec l’ouverture de 50 par an et d’une flotte mobile qui sillonne les souks et les moussems notamment.
Dans une déclaration similaire, le directeur général de WSBI, Chris de Noose, a souligné que sans accès aux services financiers, de nombreux habitants de la région MENA vivant dans la pauvreté, en resteront prisonniers et n’auront guère la possibilité d’y échapper.

Les principaux défis à relever par cette région consistent à promouvoir l’épargne financière, réduire l’écart entre l’exclusion financière et le développement du secteur financier, développer un environnement facilitateur de l’accès au crédit et à sensibiliser la population à l’importance de faire partie d’un circuit financier, a estimé de Noose, pour qui «la pauvreté s’arrête là où l’épargne commence».

Événement organisé annuellement dans le but de rassembler les institutions financières postales affiliées à WSBI pour discuter des questions spécifiques des services bancaires postaux, le Forum des caisses d’épargne postales a été ainsi l’opportunité de mettre l’accent sur la nécessité pour les services bancaires postaux de mieux se positionner dans le paysage bancaire et d’explorer les moyens à même d’améliorer leur avantage concurrentiel.

Le Forum a mis aussi en évidence le rôle des institutions financières postales dans l’inclusion financière et a confirmé qu’elles sont les mieux placées pour servir les populations rurales à faible revenu de manière durable. 

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