Malgré la diminution des taux débiteurs, le crédit bancaire ne donne pas encore de réels signes d’une reprise dynamique. En glissement annuel, les prêts bancaires n’ont progressé que de 2,2% à fin juillet 2016 (après une hausse de 2% en juillet 2015 par rapport à la même période de 2014), pour atteindre un encours de plus de 787,19 milliards de DH. En revanche, les créances en souffrance ont augmenté à deux chiffres à fin juillet dernier en évoluant de 10,2% à plus de 61,27 milliards de DH. Ce qui confirme la persistance des difficultés au niveau de certaines branches d’activité économique.
Selon les dernières statistiques monétaires fraichement publiées par Bank Al-Maghrib (BAM), les prêts immobiliers ont progressé de seulement 1,7% à fin juillet 2016, tirés vers le bas par les prêts aux promoteurs (-6,8%), au moment où les crédits à l’habitat évoluent à un rythme honorable (5%). Les crédits à la consommation ont, eux, affiché une hausse de 4,9%. En outre, les comptes débiteurs et les facilités de trésorerie ont enregistré un léger recul de -0,1% au moment où les crédits à l’équipement, qui renseignent sur l'effort d'investissement des entreprises, ont résisté, affichant une hausse de 4,4%.
En comparant le rythme de croissance annuelle enregistré à fin juillet 2016 par rapport à celui affiché à fin 2015, Bank Al-Maghrib révèle que l’évolution annuelle du crédit bancaire de 2,2% à fin juillet 2016 «reflète, principalement l’accélération du rythme de croissance des crédits à l’équipement de 3,2 à 4,4% et l’atténuation de la baisse des facilités de trésorerie de 0,5 à 0,1%. En revanche, la progression des crédits à la consommation s’est quasi stabilisée à 4,9% tandis que le taux de croissance des concours à l’immobilier est revenu de 2,1 à 1,7%». Par secteur institutionnel, la Banque centrale souligne que la progression des crédits au secteur non financier s’est inscrite en accélération de 2,7 à 3,2%. Cette évolution résulte d’une légère accélération de la progression des crédits au secteur privé à 2,7% après 2,6% et d’un accroissement de 9,6% après 3,3% des concours aux sociétés non financières publiques.
À noter qu’en glissement mensuel (juillet par rapport à juin) le crédit bancaire affiche un recul de 0,7%. «La baisse d’un mois à l’autre du crédit bancaire reflète principalement les replis de 5,7% des prêts à caractère financier, de 0,6% des facilités de trésorerie et de 0,1% des crédits immobiliers. En revanche, les concours à l’équipement et ceux à la consommation ont enregistré une hausse de 0,4%», indique le top management de BAM.