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Le générique reste sous-consommé au Maroc

Les industriels pharmaceutiques marocains se sont rassemblés le temps d’une journée pour les Morocco Pharma Days. Plusieurs sujets ont été débattus comme la coopération africaine, l’innovation dans le secteur, mais surtout la nécessité de promouvoir davantage les génériques au Maroc.

Le générique reste sous-consommé au Maroc
Le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, a tenté de rassurer les industriels en rappelant plusieurs projets et chantiers sur lesquels il se penche.Ph. AICpress

Les Marocains ne consomment que 30% de médicaments en générique, un taux qui avoisine les 90% aux États-Unis. «Le médicament générique est sous-consommé au Maroc et ne jouit pas de l'intérêt des Marocains. Ceci est dû à un manque d’information et un dénigrement du médicament générique. Il faut promouvoir le générique ainsi que la production locale de ce type de médicaments», souligne Myriam Lahlou Filali, directrice générale de Pharma 5, lors de la première édition des Morocco Pharma Days, organisée le 8 avril à Casablanca. Lors de l’événement organisé par l’association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP), Mme Filali a rappelé les gains multiples de l’utilisation du générique. En 2015, ce dernier a permis de traiter une personne souffrant d’hypertension artérielle sur six.

Ce taux de prise en charge était d’une personne sur 32 en 1999. D’ailleurs, c’est sur le volet des pathologies chroniques que le générique apporterait d’importants gains, que ce soit au niveau du pouvoir d’achat des citoyens ou au niveau du budget étatique. Pour le diabète, les gains économiques se sont élevés à 100 millions de dirhams, du côté du secteur privé à titre d’exemple, précise Filali. Ces bénéfices seraient beaucoup plus importants outre-Atlantique où le générique est beaucoup plus développé. Sur les 10 dernières années, l’État américain a réalisé des économies considérables de 200 milliards de dollars, selon la DG de Pharma 5. L’autre entrave au développement du générique au Maroc est la faible consommation des médicaments. «Le Marocain ne consomme que 400 dirhams en médicaments en moyenne par an, alors qu’il débourse plus de 750 dirhams pour les télécommunications à titre d’exemple», relève pour sa part Ayman Cheikh-Lahlou, président de l’AMIP. Pour lui, beaucoup de Marocains se dirigent vers la médecine traditionnelle. Le président de l’AMIP a également mis l'accent sur le retard enregistré dans l'octroi des autorisations de mise sur le marché (AMM), ce qui entache la compétitivité de l’industrie pharmaceutique marocaine et donc sa capacité d’écouler davantage de génériques sur le marché marocain. Ceci tout en sachant que 65% des médicaments consommés sur le marché marocain sont produits localement. En tout cas, le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, présent à l’événement, a tenté de rassurer les industriels en rappelant le rôle de son département en tant que garant de l’équité dans l’accès aux soins et aux médicaments.

«Depuis 2 ans et demi, nous comptons plusieurs réalisations, notamment le renforcement de l’arsenal juridique et la baisse des prix des médicaments. Plus de 2.600 médicaments ont connu des baisses de 20 à 84%. Plus de 1.000 dispositifs médicaux ont aussi connu des réductions de leurs prix allant jusqu’à 65%. Pour la fabrication locale des médicaments, notamment les génériques, nous allons continuer à dynamiser et à promouvoir ce segment», rassure El Ouardi. Selon ce dernier, après les génériques pour l’hépatite C, le ministère planche actuellement sur ceux anticancéreux. 

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