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Le management interculturel expliqué aux étudiants

Pour renouer avec sa stratégie d’ouverture sur le monde du management, le laboratoire ISO de l’ENCG Casablanca a tenu la sixième édition de la Journée du management interculturel dédiée cette année à la thématique «La méditerranée plurielle entre proximité géographique et diversité culturelle : comparaison des pratiques managériales».

Le management interculturel expliqué aux étudiants
L'ENCG Casablanca à invité des professionnels de différents pays de la Méditerranée pour débattre du management interculturel.

Animée par des experts du management venus de différents pays de la méditerranée, cette journée a permis aux étudiants et aux professionnels d’échanger sur les pratiques managériales, les modes d’organisation et les politiques de développement des entreprises désormais ouvertes et multiculturelles. Ainsi, au cours de la table ronde modérée par Hanane Aâmoum, professeur de Management interculturel, Ghazi Figui, expatrié tunisien, a évoqué la différence culturelle entre son pays d’origine et le Maroc. «Bien qu’il y ait beaucoup de similitudes entre la culture des affaires au Maroc et en Tunisie, pour comprendre le fonctionnement d’une entreprise dans le cadre de sa culture nationale, il faut être dans l’observation et la découverte et surtout s’éloigner des jugements et des stéréotypes», a-t-il expliqué. Pour Assilis Koufiotis, d’origine grecque, le management ne peut pas s’appliquer de façon universelle, «il y a forcément des adaptations culturelles qu’il faut prendre en considération si on veut évoluer au sein d’un pays donné».

La principale spécificité de la culture managériale marocaine réside, selon lui, dans l’attention accordée aux personnes et aux relations plus qu’à l’exécution de la tâche elle même. Le modèle français a été représenté par Julien Berteault qui a conforté ces avis en partant de sa propre expérience. «Pour bien évoluer au sein de l’entreprise marocaine il faut bien travailler le côté relationnel, prendre le temps de tisser de bonnes relations avec ses différents partenaires», a-t-il noté. Il affirme à ce propos qu’il existe une grande différence entre «le management à la française et le management à la marocaine» et trouve ses collaborateurs marocains «trop tactiles». M. Berteault n’a pas manqué de préciser que c’est aux expatriés de faire l’effort d’adaptation à la culture du pays d’accueil puisque c’est d’elle que s’inspire la culture managériale de l’entreprise. Maria Garcia, représentante de l’écosystème espagnol, trouve inopportun de parler «de choc culturel» quand un cadre professionnel. «Un mode de gestion n’est certes pas transférable sans effort d’adaptation à la culture locale, mais il peut s’introduire en entreprise en douceur», a-t-elle expliqué en insistant sur l’importance de l’ouverture d’esprit et la maîtrise des langues pour réussir l’adaptation au sein d’une culture donnée.

Dans ce débat, l’avis de l’expert psycho-sociologue était aussi important. En effet, dans ce registre, Mohssine Benzakour a pu apporter l’éclairage nécessaire aux différents témoignages. Il a tenu à faire la différence entre ce qui relève de la culture et ce qui relève de l’éducation. Selon lui, «la culture managériale marocaine est soumise aux émotions, c’est ce qui explique que nous, Marocains, pouvons parfois manquer de rationalité». Et de conclure : «aucune culture n’est supérieure à l’autre et si nous souhaitons voir notre culture forte, nous devons être forts et nous développer économiquement. Il faut encourager les étudiants à voyager et à s’ouvrir aux autres cultures».

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