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Le Maroc rejette une demande de l’UE de réduire son quota de pêche de l’espadon

Les opérateurs de pêche saluent la position des autorités marocaines qui ont rejeté une demande de l’Union européenne de réduire de 25% le quota de pêche de l’espadon. Le Maroc, qui réitère son attachement au principe du repos biologique, refuse ainsi toute concession pouvant avoir des conséquences socio-économiques négatives sur les professionnels dans la région du Nord.

Le Maroc rejette une demande de l’UE de réduire  son quota de pêche de l’espadon
le Maroc applique le principe du quota dans la partie atlantique où un total admissible des captures est fixé à 850 tonnes par an.

L'espadon, cette espèce de poisson ayant été au cœur de l’affaire Mohcine Fikri, revient au-devant de l’actualité. En effet, selon des informations recueillies auprès des armateurs marocains, l’Union européenne a demandé aux autorités marocaines de réduire de 25% le quota de pêche de l’espadon. Sauf que le département de la pêche, chargé du dossier, a refusé catégoriquement de prendre une telle mesure, une position qui s’explique par les «grands sacrifices» déjà consentis par le Royaume pour la protection de cette espèce de poisson pélagique.

En effet, le Maroc s'était engagé de manière très positive à protéger cette espèce à travers la maitrise de la capacité de pêche la ciblant et l’interdiction de l’utilisation des filets maillants dérivants (c'est un filet droit muni de flotteurs sur sa partie supérieure qui dérive avec le courant), principal outil de pêche utilisé pour la pêche de l’espadon en Méditerranée. Aussi, de nombreux opérateurs ont changé les modes et les techniques de pêche, ce qui a eu des effets sur les activités de pêche et sur les opérateurs eux-mêmes. Aujourd'hui, les Européens demandent, une fois encore, de réduire davantage encore le quota du Maroc de pêche de l'espadon, de 25%. Une requête inadmissible, selon les autorités marocaines, dans les circonstances actuelles. Pour les opérateurs, cette décision ne peut être que saluée.

Rappelons-le, le Maroc se conforme au plan d’aménagement de l’espadon de la Méditerranée et de l’Atlantique qui définit des mesures de gestion pour respecter les engagements du Maroc vis-à-vis de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) et pour garantir la maximisation des retombées socio-économiques à partir de l’exploitation de cette espèce. Ainsi, le Maroc applique le principe du quota dans la partie atlantique où un total admissible des captures (TAC) est fixé à 850 tonnes par an. Lorsque ce TAC est atteint, la direction des pêches maritimes informe les armateurs détenteurs des licences de pêche de l'obligation de l'arrêt immédiat de la pêche de l'espadon dans la zone atlantique.
Or ce n'est pas le même principe qui est adopté dans la partie méditerranéenne où c'est plutôt le principe du repos biologique, impliquant l'interdiction de la pêche de cette espèce pendant une durée de trois mois par an, qui est en vigueur. Période qui démarre, dans un premier temps, du 15 février au 15 mars et, dans un second temps, du premier octobre à fin novembre de chaque année. C'est d'ailleurs au cours de cette trêve biologique que l'affaire Mohcine Fikri a éclaté au cours du mois d'octobre à Al Hoceïma.

Pour toutes ces raisons, les responsables marocains ont estimé inadmissible d'aller au-delà du schéma actuel en vigueur, notamment dans la partie de la Méditerranée. Dans ce contexte, les responsables marocains sont conscients que toute concession de la part du Maroc allant dans le sens de la baisse de son quota pourrait avoir des conséquences néfastes de nature socio-économiques sur les professionnels dans la région du Nord (les professionnels opérant dans la Méditerranée). Cela pourrait aussi porter un coup dur aux ressources commerciales marocaines générées de l'exportation l'espadon et qui sont estimées à quelques 20 millions de dirhams par an.

Il faut souligner que la demande de l’UE intervient à un moment où les Européens sont acculés par des ONG de protection des espèces marines qui appellent à la mise sur pied d’un plan d’action urgent et immédiat pour reconstituer la population d’espadon sur les fonds rocheux de la Méditerranée. Ces ONG appellent à stopper totalement la pêche de l’espadon dans la région, estimant que le stock d’espadon a été réduit à un tiers seulement de son volume initial depuis les années 1980 en raison de la surpêche. 

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