Le mindfulness, comment ça marche ?

Éco-Conseil : Mindfulness ou les outils de la pleine conscience, de quoi parle-t-on ?
Imane Hadouche : Pour mieux expliquer la chose : le mindfulness est l’état où l’on s’exerce à explorer les différentes expériences internes et externes de la vie, avec détachement, en observant ce qui se déroule au moment présent «ici et maintenant». Par exemple, dans une situation de conflit, arriver à se poser en observateur, détacher l’événement du tourbillon d’émotions et de pensées qui l’amplifient, et l’accueillir comme il est, de manière neutre et objective, sans résistance, sans agressivité, sans besoin d’être sur la défensive.
Parmi les outils de mindfulness, on trouve en premier lieu la méditation, qui permet de pratiquer la vacuité.
La vacuité, étant cet état où on arrive à vider notre esprit et notre mental de toute émotion et de toute pensée. Il y a aussi la pratique du yoga, qui prépare à la méditation. Le yoga, par des postures spécifiques, aide à la concentration et à l’immobilité nécessaires à la posture «stillness» en méditation. Il y a aussi tous les exercices de respiration, de concentration, d’équilibre ou de lâcher-prise (respiration au carré, alternance rythmée de respiration nasale et de respiration buccale, alternance rythmée de respiration du torse et de respiration ventrale, le coloriage ou la création de mandalas, les bulles de savon, le lâcher de ballons, la recréation de son histoire de vie…).
La pleine conscience ou l’awareness est l’état où on arrive à s’observer soi-même à tout moment, avec détachement, à observer son mental en maître absolu, qui voit se former les pensées et les émotions, les accueille sans jugement, les vide de leur sens et les laisse s’évanouir.
C’est arriver à accomplir tout acte de sa vie en y donnant un sens : manger, marcher, dormir, parler, rire… tout acte est vécu pleinement, en y étant complètement présent. Par exemple, manger en pensant à son rapport, ce n’est pas un acte de pleine conscience, pour manger en total «awareness», il faut être présent aux aliments, les explorer avec tous les sens, être présent aux couleurs, aux odeurs, aux goûts et à la substance à chaque bouchée, ressentir le bien-être de manger et la gratitude de trouver de quoi manger.
Comment ces outils peuvent-ils être

intégrés dans un processus de coaching post burn-out ?
Les outils de mindfulness sont, cela dit, très utiles et très efficaces dans un processus de coaching post burn-out, parce que la personne coachée explore son état interne et les événements externes, sans jugement et sans violence. Ça aide à donner sens à toute la souffrance vécue, permet de se pardonner, de pardonner et de lâcher prise. Ça aide aussi à reconstruire son identité et son estime de soi, puisqu’il s’agit de prendre soin de soi, de son corps, de son mental, de ce qu’on consomme en termes d’aliments, mais aussi en termes de pensées et d’émotions. Le coaché apprend à faire le tri, à se séparer de tout ce qui le fait souffrir et à ne garder dans sa vie que le meilleur et que ce qui le fait grandir. Ça aide aussi à sortir du rôle de la victime et à accepter les responsabilités de ses choix et de sa propre vie. La souffrance vécue paraît peu à peu, optionnelle et complètement inutile. Cela permet aussi de guérir ses blessures et de faire la paix avec soi et avec les autres. Le mindfulness permet enfin de chasser tout le négatif et de se recentrer sur le positif.

L’utilisation de ces outils par le coach est-elle intéressante ?
Pour être sincère, je combine personnellement mes outils de mentor yoga et de méditation ordonnée et mes outils de coach certifiée, parce que cela se complète. Même dans le coaching professionnel, on ne saura atteindre un objectif ou résoudre une problématique sans discipline personnelle et sans aborder les freins mentaux et les aspects personnels. Mais encore une fois, il faut être ordonné et suivre un processus de développement spirituel, avant de le proposer.

Quels bénéfices apportent-ils au coaché ? Facilitent-ils la résilience ?
Les bénéfices sont infinis, puisqu’il s’agit d’une philosophie de vie.
C’est un cadeau que le coaché garde à tout jamais, et cela touche à tous ses domaines de vie et à tous les aspects de sa vie : estime de soi, deuil, doutes, agressivité, santé, alimentation, questionnements identitaires, stress…
Il apprend à être en paix avec lui-même et à être en accord avec les autres et en paix face à toutes les situations. Cela facilite évidemment la résilience, puisque cela enclenche la phase de détachement vis-à-vis de tous les deuils vécus et facilite le pardon et la reconstruction d’un soi solide et enraciné dans ses valeurs propres.