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Les familles des disparus et des victimes des disparitions forcées soumettent un mémorandum au Groupe de travail des Nations unies

À l’occasion de la 108e session du Groupe de travail sur les disparitions forcées des Nations unies, qui se déroule au Maroc du 8 au 12 février, les familles des disparus et des victimes de la disparition forcée montent au créneau pour faire entendre leur voix auprès des experts onusiens.

Les familles des disparus et des victimes des disparitions forcées soumettent un mémorandum au Groupe de travail des Nations unies
Le comité des familles des disparus et des victimes de disparition qualifie le bilan de la réparation communautaire de mitigé.

Le comité de coordination des familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc a élaboré un mémorandum qu’il compte soumettre au Groupe de travail sur les disparitions forcées des Nations unies (GTDFI). Dans son réquisitoire, ce comité a pointé du doigt plusieurs aspects du traitement des dossiers des disparus, notamment le droit à la vérité. «C’est la grande question qui reste toujours posée», a souligné Rachid El Manouzi, lors de la conférence de presse tenue, hier à Rabat, par la Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées. Pour ce militant des droits de l’Homme qui subi les affres de l’exil forcé, les familles des disparus sont toujours en quête de vérité. Ces dernières, qui ont tenu, le 7 de ce mois, leur assemblée générale, ont été clairs en affirmant dans un communiqué rendu public que «la vérité n'a pas été totalement dévoilée».

Elles ont également exprimé leur déception par rapport à «la position passive du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH)». À travers son mémorandum, le comité de coordination pointe du doigt la non-mise en place du comité interministériel chargé d’enquêter sur la situation des victimes de disparition forcée. Il s’agit en fait des 66 cas que l’Instance équité et réconciliation (IER) n’a pas pu élucider et dont le dossier a été transféré au Conseil consultatif des droits de l’Homme et par la suite au Conseil national des droits de l’Homme. Rappelons ici que le comité de suivi issu du CNDH s’est penché sur ce dossier et a pu clarifier jusqu’à aujourd’hui 57 cas. Toutefois, les familles des disparus déplorent l’approche adoptée par le CNDH. «Le Comité de suivi issu du CNDH a annoncé qu’il ne reste plus que 9 cas en suspens, sans publier de liste de noms, ni fournir de détails», précise le comité de coordination dans son mémorandum. De plus, les familles des disparus fustigent le fait que «le comité du suivi issu du CNDH n’a pas exploré toutes les pistes d’investigation mentionnées par les familles dans leurs courriers, notamment l’audition de certains témoins». Outre les cas non élucidés, le comité de coordination a aussi épinglé le processus mené pour l’élucidation de 742 cas de disparitions forcées, contenus dans le rapport de l’IER.

Le comité déplore l’absence de toute information concernant ces cas. «Les précisions demandées par les familles n’ont pas été dévoilées», lit-on dans le mémorandum. Il s’agit notamment de la date, du lieu et des circonstances des disparitions. À cela s’ajoutent les promesses d’analyses d’ADN, qui n’ont pas été honorées. Le comité de coordination des familles des disparus montre du doigt la méthodologie adoptée dans ce dossier. Pour ce comité, le fait de déclarer qu’une personne disparue est décédée, avancer des présomptions de décès ou de prendre les témoignages des anciens geôliers comme seule source pour déclarer que la vérité a été dévoilée ne convainc pas les familles. D’autant que «dans plusieurs cas, le CNDH parle de décès sans dépouille», comme l’a indiqué le comité de coordination dans son réquisitoire. Pour les membres de ce comité, l’identification des dépouilles et leur restitution sont des conditions pour établir la vérité et la réconciliation. Sur le volet de la réparation, le comité des familles des disparus et des victimes de disparition qualifie le bilan de la réparation communautaire de mitigé. Il estime ainsi que les réalisations sont peu nombreuses et leur impact sur les habitants reste faible. 

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