L'Institut royal des études stratégiques (IRES) a rendu public un rapport intitulé «Anticipation et gestion des risques d’évènements climatiques extrêmes et de catastrophes naturelles au Maroc» afin de «faire le point sur les risques climatiques extrêmes qui pèsent sur le Maroc et sur leurs impacts directs et indirects sur l’économie (...) et de proposer (...) des recommandations que le Maroc pourrait adopter en termes de politique publique à moyen et long termes». Les sécheresses et les inondations sont les épisodes climatiques extrêmes les plus répandus au Maroc. Depuis le début des années 1980, la fréquence des années sèches a quintuplé, passant d’une année sèche sur 15 années normales durant les décennies 30, 40, 50, 60 et 70, à une année sèche sur 3 durant les trois dernières décennies, rapporte l'IRES qui cite une étude parue en 2012 titrée «La prédiction agro météorologique des rendements céréaliers au Maroc». Entre 1900 et 2013, les sécheresses ont causé 900 millions de dollars de dégâts alors que les inondations en ont causé 330 millions de dollars.
Le rapport conclut que les catastrophes naturelles «mettent aussi en évidence une accumulation de défaillances graves dans l’anticipation de la majorité des risques». L'IRES recommande de mettre en place des mécanismes juridiques et institutionnels pour la réduction des risques de catastrophes au Maroc. Cette démarche devrait passer par la mise en place d’une plateforme nationale pour la réduction des risques de catastrophes. «Cette plateforme, à caractère interministériel dotée de mécanismes de fonctionnement clairs, se chargerait de la mise en place d’une politique nationale et coordonnerait la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion des risques de catastrophes», recommande l'Institut. La sensibilisation aux «plus hauts niveaux de la sphère politique pour faire de la gestion des risques de catastrophes une priorité nationale» fait également partie des points soulevés ainsi que l'augmentation des capacités techniques des services d'urgence. L'IRES suggère également de promouvoir la coordination intersectorielle en vue de renforcer «la résilience des communautés aux catastrophes».