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Les six recommandations de Transparency International

Transparency Maroc a accueilli, hier à Casablanca, les travaux d'une réunion consacrée aux organismes et institutions de lutte contre la corruption dans les pays arabes. Organisée en partenariat avec Transparency International, cette rencontre a vu le lancement du rapport régional sur la place de ces institutions dans cinq pays : le Maroc, la Tunisie, la Jordanie, la Palestine et la Libye.

Les six recommandations de Transparency International
le rapport présenté a mis en avant six recommandations à prendre en compte pour rendre plus efficace la nouvelle instance.

Les responsables des instances de lutte contre la corruption des pays arabes et les acteurs de la société civile impliqués dans la lutte contre ce fléau se sont réunis hier à Casablanca. Intervenant à cette occasion, le secrétaire général de Transparency Maroc (TM), Fouad Abdelmoumni, a mis l'accent sur les «pas géants» qu'il faut faire pour atteindre les objectifs escomptés dans la lutte contre la corruption dans les pays arabes. «Les deux dernières décennies ont été marquées par la présence de la culture de lutte contre la corruption dans le discours et dans l'esprit collectif ainsi que dans la construction juridique et les institutions dans la région arabe. Cependant, nous restons très en retard par rapport aux attentes et en ce qui concerne l'éradication du fléau de la corruption dans la région des pays arabes», a-t-il dit. Pour sa part, Ghada Zughayar, directrice du département East et Afrique du Nord et Moyen-Orient de Transparency International, a insisté sur le contexte géopolitique compliqué de la région qui a favorisé la montée de la corruption et de la mauvaise gestion des deniers publics. Elle a rappelé, dans ce sens, l'augmentation annuelle de 35,5%, entre 2002 et 2012, du volume de fuite de l'argent illicite dans la région. Selon elle, des rapports ont fait état du détournement de 160 milliards dollars des deniers publics par des responsables en Égypte, en Libye, en Tunisie et au Yémen. Par ailleurs, cette rencontre a été l'occasion de présenter le rapport élaboré relatif aux institutions nationales de lutte contre la corruption.

Intitulé «Les organismes arabes de lutte contre la corruption : vision d'avenir», le rapport a concerné cinq pays : le Maroc, la Tunisie, la Jordanie, la Palestine et la Libye. Le document, élaboré par l'expert en droit Abdelaziz Nouidi et un autre expert pour le compte de Transparency International, a émis de nombreuses recommandations pour rendre ces organismes plus efficaces. L'instance marocaine en la matière a été la première à être présentée lors de ce séminaire. M. Nouidi a décrit l'instance marocaine dans ses deux versions. Il a évoqué l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) depuis sa création jusqu'à l'avènement de la nouvelle Constitution et les attributions qu'elle avait ainsi que ses lacunes. Des lacunes qui ont été comblées par l'adoption, conformément à la nouvelle Constitution, d'un texte de loi instituant l’Instance nationale de probité et de lutte contre la corruption (INPLCC). Mais il a souligné que malgré l'adoption de ce texte en juillet 2015, l'instance n'a pas encore commencé à exercer ses nouvelles attributions puisqu'on attend toujours la nomination de ses membres.

De plus, le rapport présenté a mis en avant six recommandations à prendre en compte pour rendre plus efficace la nouvelle instance. Le rapport de Transparency International appelle à ce que le choix du président et des membres de l’Instance respecte les critères de la probité, du mérite et de l'indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques. Il propose que la représentativité de la société civile et du secteur privé soit respectée et que des ressources financières suffisantes lui soient octroyées. Une autre recommandation insiste sur le rôle à jouer par cet organisme pour s'assurer de la véracité des informations et des dénonciations de la corruption et des détournements, même celles faites de manière anonyme.
Par ailleurs, en plus des recommandations spécifiques pour chacun des cinq pays ciblés par le rapport, ce document a émis de nombreuses recommandations qui concernent les institutions de lutte contre la corruption de tous les pays arabes. Des recommandations qui portent sur les ressources, l'indépendance, le mérite et les capacités des membres et du staff administratif, la gestion transparente de ces organismes... 

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