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Pauvre création d'emplois !

Objectif raté pour le gouvernement Benkirane qui avait promis de réduire le taux de chômage à 8%, au terme de son mandat qui expire à l'automne prochain. Celui-ci se maintient au-delà des 9 points en 2015 et devrait monter à 10,2% en 2016, selon les prévisions du HCP. L'année écoulée, seuls 33.000 emplois ont pu être créés, ce qui est déjà mieux que les 21.000 de 2014. Le BTP, qui avait connu une réelle hémorragie, se ressaisit et génère 18.000 emplois, soit 3.000 de plus que l'industrie où 22.000 postes en moyenne étaient partis en fumée entre 2009 et 2014. Mais, on est loin, bien loin des 200.000 postes qu'entend créer annuellement le ministère del'Emploi à travers sa stratégie 2015-2025.

Pauvre création d'emplois !
Créations nettes d'emplois, entre 2014 et 2015, par secteur d'activité économique et milieu de résidence

La croissance ne fait plus l’emploi au Maroc, ou du moins nettement moins que ce qu’elle devrait générer. En effet, alors que l’économie nationale se serait accrue de 4,4% en 2015, elle n’a pu créer que 33.000 emplois, résultant d’une création de 86.000 postes (rémunérés) et une perte de 53.000 postes (non rémunérés), selon le Haut Commissariat au Plan (HCP). Un décalage d’autant plus surprenant que les pertes d’emplois ont été plus nettes dans le secteur primaire qui a pourtant connu une «progression remarquable» de sa valeur ajoutée (+14,1% en 2015), selon ce même HCP. À noter, toutefois, que l’économie nationale a fait mieux en 2015 qu'en 2014 où elle n’avait créé que 21.000 postes.

Qu’en sera-t-il donc de 2016 où le HCP table sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) ne devant pas dépasser 1,3% et sur une baisse de la valeur ajoutée du secteur primaire de l’ordre de 10,2% ? L'organe de prévisions économiques annonce déjà la couleur, en disant s’attendre à une montée du chômage à 10,2%.
En tout cas, en 2015, la croissance économique ne s’est traduite sur le front de l’emploi que par une baisse de 0,2% du taux de chômage. Celui-ci est ainsi passé de 9,9% en 2014 à 9,7% en 2015 : de 14,8 à 14,6% en milieu urbain et de 4,2 à 4,1% en milieu rural, selon le HCP.

Les gains en emplois en 2015 ont profité plus au milieu urbain (29.000) qu’au milieu rural (4.000). Une évolution due à une perte de 32.000 postes d’emploi dans l’«agriculture, forêt et pêche», représentant une baisse de 0,8% du volume d’emploi du secteur. Et ce, après une création exceptionnelle de 58.000 postes en 2013 et de 16.000 l'année suivante. En revanche, avec un accroissement de 0,8%, le volume d’emploi dans le secteur des services s’est accru de 32.000 postes au niveau national, dont environ 16.000 dans la branche de la restauration et 15.000 dans celle des transports terrestres, contre une création annuelle moyenne de 106.000 postes au cours des années 2012-2013 et 42.000 en 2014.

Et bonne nouvelle pour le BTP. Après avoir perdu en moyenne annuelle 35.000 emplois en 2012 et 2013 et connu une stagnation l'année suivante, le secteur a généré 18.000 emplois en 2015. Ce qui correspond à une hausse de 1,8% du volume d’emploi du secteur, note le HCP. S’agissant du secteur de l'industrie qui comprend aussi l’artisanat, il s’est quelque peu redressé. Il a, en effet, créé 15.000 postes en 2015 (soit une hausse de 1,3% du volume d’emploi du secteur), contre une perte annuelle moyenne de 22.000 emplois sur la période 2009-2014. Ces nouveaux emplois, explique le HCP, sont principalement le fait de la création de 14.000 postes dans la branche du «travail du bois et fabrication d'articles en bois» ; ce qui s’expliquerait, entre autres, par la relative reprise de l’activité BTP. 

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