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Plus de 250 grèves en 2015 et quelque 267.656 journées de travail perdues

Adopté fin juin dernier, le rapport annuel du Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour l’année 2015 vient d’être publié. Le document, qui fait état d’une augmentation des tensions et de conflits dans le monde du travail, recense quelque 256 grèves en 2015 contre 254 en 2014. Conséquemment, ce sont 267.656 journées de travail qui ont été perdues, contre 220.927 en 2014.

Plus de 250 grèves en 2015 et quelque 267.656 journées de travail perdues
la région du Grand Casablanca accapare près du tiers de ces mouvements de protestation. Ph. Kartouch

L'année 2015 a été marquée par une augmentation des tensions et de conflits, notamment dans le monde du travail. Selon le Conseil économique, social et environnemental, ces conflits n’ont abouti que très difficilement et très rarement à des solutions négociées entre les protagonistes. Ainsi, des grèves sectorielles et plusieurs manifestations à revendications professionnelles et sociales (marches, sit-in) ont été organisées aux niveaux national et local. Une grève nationale générale a également été organisée par les syndicats les plus représentatifs, toujours selon le CESE.

Les chiffres officiels évoquent quelque 256 grèves en 2015 contre 254 en 2014. Ce chiffre ne dépassait pas les 204 en 2013 et c’est la région du Grand Casablanca qui accapare près du tiers de ces mouvements de protestations avec 77 grèves déclarées (soit une part de 29%). La région de Rabat-Salé arrive en deuxième position avec 50 grèves déclarées (soit une part de 19%), suivie de la région de Souss-Massa avec 30 grèves déclarées (soit une part de 11%). Pour mieux mesurer l’impact de ces grèves sur l’économie nationale, le Conseil présidé par Nizar Baraka a recensé le nombre de journées de travail perdues à cause de ces grèves. Selon le rapport, «ces mouvements de grèves ont engendré une perte de 267.656 journées de travail, soit quasiment le même niveau enregistré en 2013 (268.452), contre 220.927 en 2014, soit une augmentation de 21,15% en 2015». Ces chiffres s’expliquent par un rallongement des périodes de grève, estime le Conseil. Ce rallongement traduit notamment les difficultés croissantes dans le monde du travail à résoudre rapidement et efficacement les conflits entre les parties, lit-on sur le rapport. Dans ce sens, le Conseil souligne que les conventions collectives de travail au Maroc restent peu nombreuses, ne permettant pas une action efficace en faveur d’une résolution rapide des conflits et une diminution des grèves.

En effet, le nombre de ces conventions est estimé à seulement 32 actives à ce jour, dont 11 signées au courant de l’année 2016, alors qu’il atteint plus de 50 conventions dans certains pays voisins de la région. Pour les experts du CESE, cette situation interpelle fortement sur l'ensemble de l'environnement réglementaire et opérationnel de gestion des relations dans le monde du travail, à savoir les relations entre les employés et les employeurs, les acteurs économiques, sociaux et les représentants des salariés, les pouvoirs publics et les autorités locales.

Dans son rapport, l’Institution revient sur le sujet de la réforme des retraites. Dans ce sens, elle rappelle «que la réforme du régime des pensions civiles, proposée par le gouvernement déjà en 2014, reste un dossier parmi les plus conflictuels entre les parties». Cette situation de tension sociale, bien que maîtrisée dans l’ensemble et caractérisée par des actions pacifiques, ne pourrait se prolonger dans le temps sans mettre en danger la stabilité des équilibres sociaux ainsi que celle du climat général des affaires sociales, économiques et politiques, précise le Conseil. Pour y remédier, le CESE réitère ses recommandations appelant à institutionnaliser le dialogue social, ainsi que le dialogue civil. Le Conseil recommande également l’adoption systématique d’une approche participative et de consultation élargie, notamment quand il s’agit des grandes réformes sociales.

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