Depuis qu'il s'est allié dernièrement au parti de la Gauche unifiée, Podemos est donné par les sondages deuxième lors de ces élections prévues ce dimanche. Ce nouveau parti pourrait devenir la première force de gauche de l'échiquier politique espagnol, en devançant le vieux Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) en termes de sièges au Congrès des députés. Selon les derniers sondages, la nouvelle alliance, baptisée Unidos-Podemos, pourrait devenir la deuxième force politique derrière le Parti populaire (PP) et devant un PSOE qui a vu ses chances de victoire s’effriter davantage à cause de la nouvelle force de gauche.
Une enquête du Centre de recherches sociologiques (CIS), réalisée après les législatives du 20 décembre, avait fait ressortir que plus de 31% des électeurs d’entre 18 et 24 ans et plus de 35% de ceux âgés de 25 à 34 ans ont voté pour Podemos, ce qui représente un score bien supérieur à ceux d’autres partis qui n’attirent que 15% en moyenne de ces catégories d’âge. Le secrétaire général de ce parti d’extrême gauche aux penchants communistes, Pablo Iglesias, professeur universitaire de sciences politiques âgé de 37 ans, est considéré par pas mal d’électeurs espagnols comme une alternative au conservateur Mariano Rajoy, au pouvoir depuis cinq ans. Le projet de Podemos se résume à proposer «une alternative réelle au bipartisme», par le biais d’une réforme radicale de la loi fondamentale. Il focalise son attention, comme tout mouvement politique pragmatique, sur le volet social et économique, en aspirant à assurer un revenu de base au profit des familles démunies, à réformer la loi du travail qui a flexibilisé les licenciements et à restructurer la dette publique de l’Espagne.