Le ministère de l’Éducation nationale aura du pain sur la planche lors de la future rentrée scolaire. Ce département aura en effet à gérer le départ de plus de 14.000 enseignants qui ont opté pour une retraite anticipée à la fin de cette année scolaire. Si le chiffre reste approximatif, comme le souligne une source au ministère, en raison de l’absence de statistiques définitives (le circuit veut que les demandes de départ passent par les académies avant d’atterrir à la direction des ressources humaines du ministère), il renseigne en tout cas sur la situation délicate que ce département va devoir gérer à la prochaine rentrée. D’autant que les postes budgétaires prévus pour l’année scolaire 2016-2017 ne dépasseront pas les 9.800. Ce qui signifie que plus de 4.200 enseignants ne seront pas remplacés cette année.
Mais la même source se veut rassurante en affirmant que des mesures sont déjà mises en place pour gérer cette transition. Parmi ces mesures, il y a le redéploiement des enseignants en fonction du manque affiché par les régions, la suppression des groupes lors des travaux pratiques et la mobilisation des enseignants qui travaillent dans d’autres structures que les classes (bibliothèque, etc.).
Une question se pose toutefois avec acuité : ces mesures seront-elles suffisantes ou le gouvernement sera-t-il obligé de recourir à la même solution que l'année passée ? En effet, le gouvernement avait ordonné à tous les fonctionnaires de l’enseignement devant atteindre l’âge de 60 ans et partir en retraite au milieu de l’année scolaire 2014-2015 de rester à leurs postes jusqu’à la fin de l’année. La décision avait concerné tous les cycles d’enseignement, du primaire jusqu’au supérieur. Les enseignants-chercheurs de l’université ayant atteint 65 ans, l’âge de retraite pour cette catégorie, étaient également «sommés» eux aussi de continuer leur travail jusqu’à l’achèvement de l’année universitaire. Une décision qui avait pris tout le monde au dépourvu, mais qui avait surtout mis en colère les enseignants qui craignaient que l’âge de retraite soit relevé à partir de 2016.
Pour rappel, le gouvernement avait décrété la décision du maintien des enseignants en poste en Conseil de gouvernement le 31 juillet dernier. Le Parlement étant alors en congé, il fallait attendre l’arrivée du mois de septembre 2015 pour que les commissions des finances des deux Chambres se réunissent en urgence pour approuver le décret-loi.