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Le public qui visite l’exposition «Aventuriers des mers, de Sindbad à Marco Polo» est subjugué et sa curiosité suscitée, en découvrant la beauté de ce périple incroyable et les conditions difficiles dans lesquelles ces mythiques voyages ont traversé les mers avec, parfois, des bateaux de fortune, notamment Ibn Battûta l’explorateur, et bien d’autres encore. Ce personnage emblématique, dont le parcours impensable est revisité minutieusement, grâce au professionnalisme et au savoir-faire des commissaires d’exposition qui ont réalisé un travail remarquable, remettant en question de nombreux exploits effectués par les grands aventuriers des siècles passés. Comme le souligne le président de l’Institut du monde arabe (IMA), Jack Lang, «c’est une histoire fabuleuse et méconnue. Celle des Arabes qui, habituellement présentés comme un peuple du désert, ont régné sur les mers du VIIe au XVIe siècle. Celle des Européens qui ont sillonné leurs routes maritimes de la Méditerranée à l’océan Indien. Celle de tous ces navigateurs, commerçants, aventuriers qui ont fait pendant près d’un millénaire du monde arabo-musulman un des espaces les plus actifs du monde».
On retrouve tout cela dans cette grande œuvre qui commence à donner envie au visiteur dès le parvis de l’IMA où est dressé «Le Nizwa», un superbe boutre omanais, un voilier de 30 m de long, considéré comme la pièce maîtresse de l’exposition «Aventuriers des mers». Le parcours de l’exposition rend compte de ces épopées fantastiques en suivant les pas des aventuriers eux-mêmes, notamment Ibn Jubayr, Ibn Majid, le maître de la navigation et le meilleur connaisseur de l’océan Indien, al-Idrîsî le géographe ou encore Marco Polo, entre autres. Plusieurs formules furent imaginées par les commissaires d’exposition pour conter les voyages et les exploits de ces aventuriers.
Par exemple, pour le périple d’Ibn Battûta, ils ont choisi de dévoiler ses aventures par un théâtre d’ombres, livré aux visiteurs dans une salle de projection où ces derniers peuvent découvrir ses 25 années de parcours de l'Ancien Monde, jusqu'à la Chine, en passant par la Syrie, la Perse, l'Anatolie et la Volga, mais aussi l'Afrique orientale, l'Inde occidentale, Ceylan, les Maldives, le Bengale et Sumatra. Puis, repartant de Fès en Andalousie et au Mali. Un périple des plus audacieux, devant lequel les navigateurs des temps modernes restent stupéfaits, compte tenu du courage et de l’obstination de cet homme. C’est dans tout un monde magique que sont transportés les visiteurs de cette exposition, dont l’objectif est de mettre en lumière les grandeurs, les richesses, les beautés du monde arabe dans l’histoire et dans le présent. Cette initiative de l’Institut du monde arabe et de son partenaire, le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) de Marseille, est à louer, car elle permet de faire découvrir cette histoire à ceux qui ne la connaissent pas, à travers des récits de voyage mettant en exergue la richesse des échanges maritimes entre les mers de l’Ancien Monde.
