Les méthodes de contraception sont en constante évolution. Des moyens contraceptifs apparaissent régulièrement. Cependant, en l’absence de toute donnée statistique ou descriptive d’utilisation, ceux-ci restent méconnus. Face à ce constat, le Groupe d’experts maroco-européens sur la contraception (Gemec) a été créé, composé d'un collectif d’enseignants-chercheurs hospitaliers nationaux et internationaux. Son objectif, permettre un meilleur accès à la contraception et améliorer la santé reproductive de la femme. Pour ce faire, le Gemec s’est donné pour mission de mener un travail de réflexion, d’analyse, d’orientation et d’éducation sanitaire sur la question.
«La nécessité d’une connaissance maîtrisée de toutes les spécificités du modèle contraceptif marocain actuel s’impose de toute évidence. S’alignant sur cet axe, les membres du Gemec s’engagent dans un travail d’analyse permanente et approfondie des stratégies en vigueur, ainsi qu’une évaluation continue des comportements et attitudes adoptés dans ce domaine. Une telle démarche s’inscrit dans une perspective d’actualisation des compétences et d’amélioration des pratiques, conformément aux recommandations internationales», affirme le Pr Houssine Boufettal, président du Gemec et enseignant-chercheur à la Faculté de médecine de Casablanca.
S’agissant de sa vocation internationale, le Gemec considère que le partage d’expériences demeure à la base de toute expertise scientifique recherchée. Dans ce cadre, il s'est entouré d’une pléiade de chercheurs européens en contraception, sous la houlette du docteur David Serfaty, élu président d’honneur de ce groupe d’études. Dans sa ferme volonté d’apporter au public et aux acteurs concernés les moyens de mieux gérer la contraception orale, notamment par une médicalisation sous prescription médicale, le Gemec se veut également un espace de dialogue et de débat. Il appelle à cette fin à une étroite collaboration avec les différentes sociétés savantes et tous les services hospitaliers au Maroc comme ailleurs.
Pour rappel, d’après la deuxième enquête de 2013 du Haut Commissariat au Plan, le taux de prévalence contraceptive au Maroc est de 67% pour les femmes de 15 à 49 ans, dont 57% ont recours à des méthodes modernes et 10% à des méthodes traditionnelles. Il existe une grande disparité entre l’urbain et le rural où la couverture est nettement moindre. «La majorité des Marocains sont au courant de l’existence de la contraception, mais ils n’ont pas une connaissance précise de toutes les méthodes», nous expliquait le Dr Latifa Jamaï, vice-présidente de l’Association marocaine de planification familiale de Rabat, précisant que les femmes sont beaucoup mieux informées que les hommes. Parmi ces méthodes de contraception, on retrouve la pilule et la pilule du lendemain, les préservatifs masculin et féminin, le stérilet, l’anneau vaginal, le diaphragme, les patchs, les injectables ou encore les implants. Après un certain âge ou si le couple ne désire plus avoir d’enfant, on peut aussi opter pour une méthode définitive, à savoir la ligature des trompes chez la femme ou la ligature des canaux déférents chez l’homme.