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Soft skills, le détail qui fait la différence

Outre le savoir-faire et les compétences techniques, les entreprises cherchent chez un candidat des aptitudes humaines et relationnelles. L’écoute, l’empathie, une grande capacité d’adaptation à des contextes difficiles… sont autant de qualités qui séduisent les recruteurs. Le point avec Ali Serhani, directeur associé Gesper Services.

Soft skills, le détail qui fait la différence

Éco-Conseil : Qu'entend-on par soft skills ?
Ali Serhani : Il s'agit des qualités humaines et relationnelles des candidats, des collègues et des collaborateurs. Si les compétences techniques sont mesurables, les soft skills ne le sont pas, on doit les découvrir chez l’autre, sinon parfois en nous-mêmes si on vient à s’auto-évaluer. Vous pouvez être un excellent manager, car vous rapportez beaucoup d’argent à l’entreprise, vu que techniquement vous êtes excellent, mais à côté, vous pouvez être une personne exécrable, sans empathie. Eh bien, sur le court terme, cela ne pose aucun problème, mais au niveau du moyen terme, vous aurez un climat malsain et un turn-over dangereux, de sorte que les meilleurs éléments dont vous disposez quitteront le navire et vous serez à chaque fois obligé de les remplacer et d'en former de nouveaux. Il est vrai que personne n’est indispensable, cependant évaluez ce que vous perdez en temps et en argent à tout revoir ! N’oubliez pas une chose importante : le Docteur House, que tout le monde adule, ne réussit, malgré son tempérament exécrable, que parce que nous sommes dans un film. La réalité est tout autre, l’être humain est fait de sang et de chair, mais aussi de sentiments ! Identifiez ce qu’il y a de bon en lui, boostez-le et vous verrez le résultat. Quelqu’un de loyal peut occuper un poste de support dans lequel il apportera toute sa loyauté et son sérieux, cependant, s’il est nul comme commercial, ne vous amusez pas à le nommer à ce poste, car il passe bien et que vous l’aimez. Donc il faut faire la part des choses et il faut mixer entre les hard et les soft skills chez un individu pour savoir ce que vous pouvez lui proposer, dans son intérêt et dans celui de l’entreprise.

Comment alors identifier ces qualités humaines et relationnelles ?
Le fait de rencontrer des personnes, de les côtoyer et de discuter avec elles chaque jour vous donne un aperçu sur leur personnalité, leurs valeurs, etc. Vous pouvez identifier chez votre directeur des achats, à côté de la rigueur et du sérieux bien sûr, une autre qualité, que c'est une personne empathique qui sait s’adapter qui sait écouter. Une fois que vous aurez identifié ses soft skills et après avoir évalué la personne de A à Z, et pour mettre en avant ses compétences cachées, si j’ose dire, vous pouvez aisément lui proposer des postes tels que la direction de la communication ou les RH, pour lesquels les qualités d’écoute et d’empathie sont nécessaires pour la réussite. Car ne l’oubliez, pas si vous êtes dans une entreprise dans laquelle vous pouvez avoir des syndicats très puissants ou parfois arrogants, alors ne vous amusez pas à recruter pour le poste de DRH une personne qui soit elle aussi arrogante ou qui ait un esprit «Wal-Mart» (chaine distribution américaine qui a connu ces dernières années des conflits de travail, ndlr), car cela ne marchera pas et l’entreprise à d’autres chats à fouetter que de gérer et le tempérament du DRH et celui des syndicats. Ce qu’il faut, c’est une personne rigoureuse bien sûr et avec des qualités humaines qui seraient son propre label, constitueraient pour elle une publicité et permettraient son installation rapide à un poste déterminé.

Quelles sont les autres qualités à développer ?
Les mêmes que celles qu'on évoque tout le temps, à savoir l’écoute, l’empathie, une grande capacité d’adaptation dans des contextes difficiles, sauf que j'ajouterai une chose : on peut être empathique, mais être obligé de prendre des décisions très difficiles, mais qui sont essentielles.
Chose très difficile dans le contexte marocain où l’affect est très important. Par exemple, on ne peut pas être empathique et remercier sans état d’âme 300 personnes ayant travaillé depuis plus de 20 ans dans une entreprise. La survie de l'entreprise dépend peut-être de cette décision, car c’est soit le licenciement d’une partie du personnel de l’entreprise, soit la faillite de l’entreprise elle-même. Les gens ont du mal à comprendre cette décision, surtout venant d’une personne qu’ils apprécient beaucoup. On peut être doté de soft skills extraordinaires, mais on ne doit surtout pas perdre de vue que nous travaillons dans une entreprise où le maître mot est : faire du profit ! Mais de manière responsable. 

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