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Un ménage sur 4 au Maroc contient au moins une personne en situation de handicap

Proclamée depuis 1992 par les Nations unies, la Journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre de chaque année, est l’occasion de mettre en avant les droits de cette catégorie sociale. Au Maroc, elles représenteraient 6,8% de la population globale. Malgré les efforts consentis par le gouvernement en leur faveur, les personnes handicapées souffrent encore de nombreux maux.

Un ménage sur 4 au Maroc contient au moins une personne en situation de handicap
Aujourd’hui, la question du handicap s’étend également aux acteurs associatifs et à la société civile, c'est pourquoi cette journée est désormais programmée dans les établissements scolaires afin d’instaurer le dialogue parmi les élèves et les enseig

Au Maroc, S.M. le Roi Mohammed VI a mis en place plusieurs projets socio-économiques en faveur des personnes en situation de handicap (PSH), notamment le Centre national Mohammed VI des handicapés à Sala al Jadida (CNMH), considéré comme une structure de référence en matière de handicap au niveau national. Par la suite, le Centre d’insertion et d’aide par le travail (CIAT) relevant du CNMH a été mis sur pied afin de garantir des emplois générateurs de revenus à ces personnes à travers plusieurs unités de production : agriculture biologique, élevage bio de poulet fermier, jardinage et pépinière, restauration, boulangerie et pâtisserie, et montage de fauteuils roulants.
La question du handicap a aussi pris une place particulière dans la Constitution, notamment avec l’interdiction de la discrimination de personnes sur la base du handicap.

Le chapitre 34 prévoit également que les pouvoirs publics élaborent et mettent en œuvre des politiques au profit des personnes et groupes aux besoins spécifiques. Dans ce sens, le gouvernement a œuvré à répondre aux revendications des personnes diplômées en situation de handicap, notamment leur insertion professionnelle, avec l’instauration d'un quota de 7%. Aujourd’hui, la question du handicap s’étend également aux acteurs associatifs et à la société civile. C'est pourquoi cette journée est désormais programmée dans les établissements scolaires afin d’instaurer le dialogue parmi les élèves et les enseignants. Pour rappel, la dernière enquête nationale sur le sujet révèle que 2.264.672 personnes (6,8% de la population) étaient en situation de handicap en 2014. Ainsi, 1 ménage sur 4 (24,5%) compte en son sein au moins une PSH.

Le taux de handicap plus élevé chez les personnes âgées de plus de 60 ans (33,7%) est dû à certaines pathologies qui s’accroissent avec l’âge. Les personnes ayant des incapacités de la vision (3,47%) et de la mobilité (3,07%) sont les plus nombreuses. Certaines régions concentrent un taux de handicap supérieur à la moyenne nationale, comme Laâyoune-Boujdour-Sakia el Hamra (13,4%), Tanger-Tétouan (11,42%) et Tadla Azilal (9,83%). Concernant le volet éducation, 79% des enfants en situation de handicap scolarisés entre 5 et 17 ans ont atteint, au plus, un niveau primaire au moment de l’enquête. La variation du taux de scolarisation ne suit pas les tendances observées au sein de la population scolaire générale. Ce taux est de 37,8% chez les 6-11 ans (contre 99,5% globalement), de 50,1% chez les 11-14 ans (contre 87,6%) et de 39,9% chez les 15-17 ans (contre 61,1%). Une situation qui, sans surprise, pose problème pour l’avenir de ces personnes en matière d’employabilité. En effet, sur les 51,3% des PSH en âge d’activité, seule 1 sur 3 (27%) exerçait un emploi au moment de l’enquête.

Les PSH occupées travaillent surtout dans le domaine de l’agriculture (31%), dans les services (25%) et le commerce (18%). Le taux de chômage des PSH est 4 fois supérieur à celui du national (47,65% contre 10,6%). À noter que les femmes en situation de handicap connaissent une double discrimination liée au genre et à leur handicap. Elles ont ainsi 9 fois moins de chance que les hommes de trouver un emploi. S’agissant de l’accessibilité, la majorité des interrogés (56,9%) disent utiliser la marche à pieds pour leurs déplacements. La voiture (utilisée en tant que passager) et le fauteuil roulant arrivent en deuxième et troisième place avec respectivement 24,4% et 11%. À noter que la majorité des PSH disent accéder aux moyens de transport, mais avec difficultés (36,6%). Ainsi, le taxi est le moyen le plus prisé (67,3%) suivi du bus/tramway (31,2%). Le train restant le moyen de transport le plus boudé par cette catégorie sociale (18,2%). Concernant la protection sociale, 34,1% des PSH déclarent bénéficier d’un régime de sécurité sociale, dont presque les 2/3 (60,8%) sont affiliées au Ramed, tandis que les autres sont affiliées principalement aux régimes CNSS (15,4%) et CNOPS (12,7%).

Ce qui peut poser un problème d’accessibilité aux soins de santé. À ce sujet, 62,9% ne peuvent y accéder pour des raisons financières et 8,8% à cause de l’éloignement géographique des services de santé. Enfin, l’impact social qu’a le handicap sur la vie des PSH n’est pas à négliger. D’ailleurs, 11,1% d’entre eux déclarent avoir subi ou continuer à subir des violences. De même, 57,9% pensent que leur situation matrimoniale actuelle (célibat, divorce) est due à leur handicap. D’autres encore estiment qu’il a été à l’origine de la perte ≤de leur logement (10,9%). Dans
12,3% des cas, la situation de handicap avait une incidence sociale sur la vie du ménage : tensions avec la famille (47,5%) ou les voisins (11,8%), isolement (31,9%)… 

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