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Mardi 07 Mai 2024
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Une hygiène et des infrastructures insuffisantes

L’association EWA a organisé, samedi, une marche de sensibilisation afin de promouvoir les toilettes et d’améliorer ainsi la santé publique. En effet, même si des progrès ont été enregistrés ces dernières années, 25% des Marocains n’ont toujours pas accès dans leurs logements à un assainissement correct.

Une hygiène et des infrastructures insuffisantes
25% des Marocains n’ont toujours pas accès dans leurs logements à un assainissement correct.

Chaque année, le 19 novembre marque la célébration de la Journée mondiale de sensibilisation à un meilleur accès de tous à l’hygiène, l'eau et l'assainissement, notamment avec des toilettes dignes de ce nom. Dans ce sens, l’association Environnmental Women Association (EWA) a organisé, samedi dernier avec le soutien de l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (Ammais), une grande marche de sensibilisation à Casablanca pour interpeller les pouvoirs publics, ainsi que l’ensemble des citoyens, sur les questions d’hygiène, de propreté et d’assainissement, en tant que priorité nationale, afin de promouvoir les toilettes et d’améliorer ainsi la santé publique. Une cause qui, pour l’association, permettrait également de donner une belle image du Maroc au-delà des frontières «en offrant à nos touristes un service constant d’entretien des toilettes dans les aéroports, les aérogares, les hôtels et les restaurants, qui ne répondent pas toujours aux normes standards».

Selon l’Organisation mondiale de la santé, 2,5 milliards de personnes dans le monde n'ont pas de toilettes personnelles. Parmi elles, près d'un milliard n'ont aucun accès à des toilettes, la plupart habitant dans une dizaine de pays comme l’Inde ou le Nigéria. Le Maroc, lui, connaît une situation contrastée en ce domaine. Même si des progrès ont été enregistrés ces dernières années, 25% des Marocains n’ont toujours pas accès dans leurs logements à un assainissement correct (WC, latrines dalle, latrines à fosse ventilée, toilette compost), selon le mouvement français «Coalition Eau». De plus, 6.000 écoles, en zone rurale surtout, manquent d’équipements sanitaires et hygiéniques de base, en particulier de toilettes, selon une étude en 2015 de l’Unicef, ce qui provoque parfois un abandon de l’école par les jeunes filles pour des raisons de pudeur compréhensibles. En outre, «l’entretien et l’hygiène des toilettes publiques, quand elles existent dans les hôpitaux, les écoles, les cafés, les restaurants et autres lieux, sont encore bien défaillants et sources potentielles de maladies», affirme Khadija Moussayer, présidente de l’association Ammais.

Au-delà des toilettes, c’est aussi le système d’accès à l’eau potable et à l’assainissement qui est en question. Les progrès ont été considérables pour la disponibilité en eau potable : aujourd’hui, il est de 100% dans les villes et de 94,5% dans le milieu rural contre seulement 20% globalement, il y a 20 ans, poursuit la même source. L’assainissement reste, par contre, un sujet de préoccupation majeure. S’il est prévu qu’en milieu urbain, en 2018, le taux de raccordement à l’assainissement soit de 80% et que l’équipement en traitement des eaux usées s’y développe assez rapidement, «le milieu rural reste toujours le “parent pauvre” avec un taux de raccordement inférieur à 10% tandis que le taux de dépollution des eaux usées ne dépasse même pas 3%», déplore la présidente. Quand les eaux ne sont pas traitées, les pollutions organiques (matières fécales humaines et animales en suspension dans l’eau), chimiques (agricoles, industrielles) ou les résidus médicamenteux nuisent gravement à la qualité des eaux (notamment des nappes phréatiques censées nous fournir une eau potable), des écosystèmes et à la santé. 

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