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Veillez à ce que la machine ne tombe pas en panne !

C’est la période des congés et les entreprises fonctionnent généralement en cette période estivale avec un minimum de personnel. Pour garantir la continuité sans trop de problèmes, il faut organiser son départ en congé bien à l’avance. Le point avec Ali Serhani, directeur associé de Gesper Services.

Veillez à ce que la machine ne tombe pas en panne !
La personne partant en congé doit, au moins deux à trois mois à l’avance, aviser son second et l'informer des grandes lignes de tous les projets.

Éco-Conseil : Comment préparer son départ en congé ?
Ali Serhani : Cela se fait un à deux mois à l’avance concernant les projets ou travaux en cours. La personne qui part en congé devra déléguer les priorités au remplaçant. Cependant, il faut noter que l’organisation des congés se fait au niveau du département RH en début d’année afin d’éviter toute sorte d’anarchie et pour bien gérer cette période. Généralement, on respecte l’ordre suivant : si le numéro 1 est absent, le numéro 2 ou 3 sont là pour le remplacer, et ce dans n’importe quel service. L’exception existe quand même pour les entreprises qui ferment annuellement. À ce niveau, il n’y a pas de problème puisque la clientèle est bien avertie en amont.

Quelles sont les précautions à prendre pour assurer une bonne continuité du travail ?
Comme je viens de l'indiquer, la personne partant en congé doit, au moins deux à trois mois à l’avance, aviser son second et lui indiquer les grandes lignes de tous les projets en cours et le tenir informé de tout, à tel point que même pendant son congé ses interlocuteurs auront cette impression qu’il est toujours là. Bien entendu que cela ne peut en aucun cas concerner le paiement d’une quelconque facture, car cela obéit à des procédures en interne bien huilées. La précaution principale à retenir c’est comme pour le service public : il faut qu’il y ait une continuité du service et nul ne doit être considéré comme indispensable. Pour réaliser cela, il faut qu’il y ait toujours un ou deux adjoints.

Un manager a-t-il l'obligation de rester joignable durant sa période de congé ?
Je pense qu’un manager a tout intérêt à garder le contact même s’il est sur la lune ! Pour rester diplomate, je dirai plutôt qu’il est de son devoir en tant que manager de rester joignable et, d’ailleurs, personne ne peut se permettre de couper l’écoute par les temps qui courent. Néanmoins, une chose est sûre ! Si le manager est bien organisé et sait bien préparer son départ en congé en amont, de manière très professionnelle, il ne sera contacté que pour des cas de force majeure.

Alors, quels sont vos conseils pour bien s'organiser avant le congé ?
En tant que recruteur, j’ai appris à comprendre le stress des chefs d’entreprises. Ainsi, je tiens à souligner qu’il est important de gérer son départ en congé et surtout de ne jamais essayer de jouer à être indispensable. D’ailleurs, certains managers font exprès de ne pas gérer leur congé pour qu’ils soient contactés, non pas pour faire preuve de dévouement au travail, mais tout simplement pour prouver à l’entreprise que rien ne pourra marcher sans eux. Ces managers doivent comprendre que les choses ne fonctionnent plus comme ça aujourd’hui, puisqu’il y a des procédures à respecter et une continuité du service à assurer. À ce niveau, je partage avec vous un exemple vécu avec un client : lors de son départ en congé, un directeur faisait en sorte de ne communiquer que quelques informations à son équipe sur les projets qui sont en cours. Cette situation se répétait souvent et les collaborateurs étaient constamment obligés de le contacter. Résultat : la direction générale a constaté que cette situation était alarmante, qu'elle était assimilable à du chantage et que ce directeur n’était pas apte à diriger un pôle au sein de l’entreprise. Autre exemple que je pourrais partager avec vous : cette fois, c’est un cadre supérieur qui choisissait plutôt de couper l’écoute lors de son départ
en congé.
Certes, c’est son droit de se déconnecter complètement du travail, mais il ne faut surtout pas oublier que nous vivons à une époque difficile. En reprenant le travail, il s’est vu confier d’autres missions par la direction. Les deux exemples de profils que je viens de vous présenter ont d’ailleurs complètement oublié que dans le monde de l’entreprise, nous ne vivons plus au temps de la guerre froide où le protectionnisme était de rigueur, c’est plutôt une époque qui favorise la communication et l’échange. Bien qu’elle soit forte, l’entreprise reste parfois frileuse et a besoin de profils compétents lui permettant d’assurer son développement et sa compétitivité. Il faut donc être constamment à la hauteur, même si cela peut gâcher un congé.

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