Environ 10% de la pêche annuelle serait rejetée à la mer chaque année, malgré les progrès réalisés récemment dans la lutte contre le gaspillage. C'est la conclusion d'un rapport dévoilé par des scientifiques australiens et américains. L'étude intitulée «Sea Around Us», menée par les universités de Colombie-Britannique et d'Australie-Occidentale, s'est échelonnée sur dix ans et a été supervisée par 300 experts. Sur les 100 millions de tonnes de poissons pêchées chaque année entre 2005 et 2015, près de 10 millions de tonnes de poissons, morts ou en passe de mourir, ont été rejetés à la mer. Mais le taux de rejet, bien qu'il reste élevé, est en baisse constante depuis les années 1980. En 1989, près de 19 millions de tonnes de poissons avaient été gaspillées, soit près de 15% de la capture totale cette année-là.
Les flottes de la pêche industrielle renvoient à l'eau de manière systématique les poissons abîmés, malades, trop petits, ou ceux qu'ils ne sont pas autorisés à pêcher. Et en dehors de quelques espèces comme le requin, la raie, ou encore les crustacés, peu de poissons survivent à un tel traitement, indique l'étude. Par exemple, un chalutier autorisé à pêcher la morue dans le nord de l'Atlantique jetterait à l'eau les merlus attrapés dans les mêmes filets. «Les rejets à la mer sont un énorme gâchis (...) surtout à une époque où les zones de pêches sont sous la pression d'une demande grandissante pour la sécurité alimentaire et sanitaire», ont écrit les scientifiques dans la revue «Fish and Fisheries».