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À Kourou, «la fusée décolle, mais on n'a pas de lumière»

Éclairage public inexistant, tas d'ordures, maisons inachevées... à quelques kilomètres du Centre spatial guyanais, dans le village Saramaca de Kourou, où un sit-in géant de protestation s'est tenu mardi, «la fusée décolle, mais nous on n'a pas de lumière», peste un habitant.

À Kourou, «la fusée décolle, mais on n'a pas de lumière»

Ce n'est pas un hasard si le blocage d'un lancement d'Ariane5 prévu le 20 mars pour lancer des satellites d'opérateurs brésilien et coréen constitue l'un des faits marquants de la mobilisation sociale qui agite depuis plusieurs jours la Guyane, territoire français d'Amérique du Sud. À Kourou, site internationalement reconnu, d'où des dizaines de fusées sont parties en orbite, «dès qu'on ne travaille pas pour le centre spatial, on vit dans la misère», soupire Lason Koutou Agassi, qui vit avec sa femme et ses cinq enfants dans une maison de trois pièces, aux murs extérieurs non peints. Saramaca incarne parfaitement la situation dénoncée par un collectif de Guyanais, qui depuis plus de deux semaines orchestre un mouvement social inédit, sur fond de revendications sécuritaires, sanitaires et éducatives, et dénonce un sous-investissement massif de Paris ces dernières décennies. «Kourou, c'est une réussite politique, technologique et financière», résume Youri Antoinette, un ingénieur du Centre national d'études spatiales et porte-parole du collectif à Kourou. «Mais dès qu'on sort du centre spatial, on est dans un pays sous-développé». Mardi, un sit-in a été organisé dans cette ville pour protester notamment contre les déclarations du Premier ministre, Bernard Cazeneuve, qui a déclaré lundi «refuser la démagogie» de ceux qui «réclament des milliards». Le collectif a exigé dimanche 2,5 milliards d'euros «tout de suite», quand le gouvernement français a acté un milliard d'aides d'urgence. Quand la Guyane, selon l'Institut national des statistiques, connaît un taux de chômage de 22%, «même les stages sont difficiles à trouver», déplore Gabrielle, une lycéenne du «village». 

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