Connexion
«Pour un grand nombre de pays qui manquent d'infrastructures de gestion environnementalement durable des déchets électroniques, l'augmentation des volumes est inquiétante», déclare le responsable du programme sur les cycles durables de l'Université des Nations unies, Ruediger Kuehr, co-signataire du rapport de l'Université des Nations sur les déchets électroniques. Publié en fin de semaine dernière, ce document rapporte que la quantité de déchets d'équipements électriques et électroniques générée en Asie a augmenté de 63% en cinq ans. L'Université des Nations unies explique cette hausse par l'amélioration du niveau de vie d'une classe moyenne qui consomme de plus en plus de téléphones, tablettes, ordinateurs, réfrigérateurs ou télévisions. «Faute de structures conformes de retraitement, le recyclage des déchets électroniques en Asie continue de se faire dans des conditions extrêmement néfastes pour l'homme et l'environnement», avertit le rapport.
Mais ce constat ne semble pas concerner que le seul continent asiatique. Selon le forum des déchets d'équipements électriques et électroniques, qui regroupe 39 organismes européens, «Les équipements électriques et électroniques représentent le flux de déchets affichant la plus forte croissance à l'échelle mondiale».
À en croire cette même source, seulement 35% des 9,5 millions de tonnes de déchets d'équipements électriques et électroniques ont été recyclés en Europe en 2012. Au niveau mondial, le Global e-waste monitor 2014 de l'Université des Nations unies la quantité globale des déchets électroniques a atteint 41,8 millions de tonnes soit 5,9 kg par habitant. Le même rapport indique qu’au Maroc la quantité de ces déchets est de 121.000 tonnes en 2014 avec une progression annuelle se situant autour de 5 à 10% à cause d’une demande plus importante des équipements électroniques. En termes de volume, ce sont les États-Unis et la Chine qui arrivent en tête, totalisant tous deux 32% de la part mondiale de e-déchets, suivis par le Japon, l'Allemagne et l'Inde. Selon l'Université des Nations unies, moins d'un sixième de ces déchets a été correctement recyclé, souligne aussi l'étude. Ces déchets avaient en 2014 une valeur estimée à 48 milliards d'euros.
