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Colloque-hommage à l’écrivain Mohamed Dib

Cette hommage a eu lieu, les 20 et 21 mai à Marrakech, en commémoration du quatorzième anniversaire de la disparition de l'écrivain franco-algérien.

Colloque-hommage à l’écrivain Mohamed Dib
L'œuvre de Mohamed Dib compte plus de 20 titres traduits en 42 langues.

Intitulé «Mohamed Dib, la traversée vers l’Autre», ce colloque a été initié par la Société internationale des amis de Mohamed Dib (SIAMD) et le Centre de développement de la région de Tensift (CDRT), avec la collaboration de l’Institut français du Maroc, site de Marrakech, et le soutien notamment de l’ambassade de France à Rabat. Cette grand-messe littéraire a réuni universitaires, écrivains et chercheurs de différentes nationalités autour de l’immense œuvre de Mohamed Dib qui compte plus de 20 titres traduits en 42 langues et abordant tous les genres littéraires, dont le roman, la nouvelle, la poésie, le conte, le théâtre et l’essai. Commencée à la fin des années 1940, son œuvre est considérée aujourd'hui comme la plus importante production algérienne en langue française. Une programmation aussi riche que variée a été concoctée pour cette rencontre qui a invité à découvrir ou à redécouvrir toutes les facettes de la personnalité de l’écrivain. À ce titre, plusieurs thématiques liées à son œuvre ont été abordées, dont «La photographie de Mohamed Dib», «La réception de l’œuvre de Mohamed Dib», «La langue de l’autre ou une langue autre», «La traversée vers l’autre», «Mohamed Dib l’Universel», «L’Autre, qui est l’Autre ?» et «L’éloge de l’impur chez Mohamed Dib».

L’œuvre de l’écrivain défunt est souvent présentée comme une des plus significatives de l’émergence de la littérature algérienne, particulièrement à partir de sa trilogie «Algérie», dont le titre même indique cette relation fondatrice de l’espace d’origine, a souligné Charles Bonn, professeur à l’Université Lyon II. À son tour, le professeur émérite de l’Université Montpellier III, Paul Siblot, a relevé que dans les violents débats autour de ce qu’on appelait confusément «la nationalité littéraire», Mohamed Dib s’est démarqué pour prendre une décision singulière dont il ne s’est jamais départi et qui consiste à revendiquer tout à la fois un libre usage de la langue française en même temps que l’indiscutable référence algérienne de son œuvre. Pour sa part, Abdelaziz Amraoui, professeur à la Faculté polydisciplinaire de Safi, relevant de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, a estimé qu’au-delà de cette littérature maghrébine de langue française dans laquelle on a voulu cantonner l’œuvre de Mohamed Dib, l’auteur a été pour une littérature ouverte sur le monde, à l’image de l’homme qu’il était.

Dans le même ordre d’idées, l’enseignant-chercheur, spécialiste des littératures maghrébines d’expression française, Hervé Sanson, a fait observer que «c’est finalement à une leçon d’humanisme qu’invite l’œuvre dibienne, un tremblement de tous les postulats identitaires sûrs d’eux-mêmes». De son côté, Anouar Ouyachchi, enseignant-chercheur à l’Université Moulay Ismaïl de Meknès, a noté qu’en examinant de plus près les textes de l’écrivain défunt, on se rend compte que ces derniers sont en grande partie traversés par ce que l’on pourrait appeler une «pensée de l’impur». Aux yeux enfin de Thami Bekirane, professeur à l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès, l’analyse de certaines photographies prises par Mohamed Dib en 1946 montre clairement qu’il était un amateur doué de la photographie.

Cette grande manifestation littéraire a également comporté l’organisation de moult autres activités, dont une représentation théâtrale bilingue sur «La grande maison» de Mohamed Dib, création de lycéens de Marrakech, un spectacle de poésie-slam autour de l’écrivain défunt préparé par 13 jeunes de la Cité ocre sous la houlette des slameurs français Loubaki et Scor-P ainsi que deux concerts des groupes instrumentaux et vocaux «Jossour» et «Les Amis de Mouachahat».

Par cet événement, nous avons voulu démontrer, si besoin est, que Mohamed Dib est toujours vivant à travers son œuvre, a confié au journal «Le Matin» la fille de l’écrivain défunt et secrétaire générale de la SIAMD, Catherine Dib. Après avoir rappelé que l’Association avait été créée en 2014 à l’initiative à la fois de la famille et d’admirateurs de Mohamed Dib, elle s’est déclarée très touchée par l’enthousiasme des universitaires, des lecteurs et des nombreux admirateurs marocains des écrits de son père. 

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