Les travaux de la deuxième édition de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique (CIEA 2017), tenue à Abidjan, ont été marqués par la participation de responsables et d'acteurs marocains. Il s’agit, entre autres, de Mohamed Boussaïd, ministre de l'Économie et des finances, de Mohammed Tawfik Mouline, directeur général de l’Institut royal des études stratégiques (IRES), et de Moulay Rachid Cherkaoui, directeur associé au Cabinet Valyans-Maroc. L’objectif principal de ce sommet afro-africain, qui a eu lieu du 28 au 30 mars, était d’agir pour un rapprochement des points de vue des décideurs et experts au sujet des moteurs et des facteurs clés de réussite d’un développement inclusif, d’une transformation structurelle et durable de l’Afrique.
Pour alimenter les discussions sur les pratiques africaines, des études de cas ont été présentées concernant quelques pays en matière de transformation structurelle, d’organisation et de fonctionnement des services publics et leurs retombées sur le développement humain. C’est dans ce contexte que l’expérience marocaine, mise en avant par Mohammed Tawfik Mouline, avait été suivie. Basée sur une conception de l’émergence appropriée et sur une comparaison avec des pays émergents, la présentation a permis de mettre en exergue les avancées enregistrées par le Maroc dans le domaine politique et institutionnel, économique, social, sociétal et environnemental, ainsi que les défis à relever et les réformes à entreprendre. M. Mouline a souligné dans ce sens qu’à l'instar des autres pays émergents, le Maroc entend poursuivre les efforts de mise à niveau du système d'éducation et de valorisation du capital immatériel, en tant que source importante de création de richesse et d'emplois et d'amélioration de la gouvernance des secteurs publics. Il compte, également, réussir la régionalisation avancée en jetant les bases d'un développement territorial harmonieux. Pour une plus grande intégration dans les chaînes de valeurs mondiales, le Maroc ne ménagera aucun effort, a-t-il insisté, en vue d'encourager le développement à l'international des entreprises marocaines de taille moyenne. Et ce dans le sillage de ce qui a été opéré pour les grandes entreprises nationales.
De plus, le pays sera doté d'une marque Maroc. Le retour du Maroc à l'Union africaine renforcera les acquis du Royaume et donnera certainement une impulsion supplémentaire au développement autonome du continent, a-t-il souligné en s’adressant aux participants aux travaux de la deuxième édition de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique. Selon lui, le concept d’émergence est complexe et difficile à cerner. L'émergence d'un pays ne peut pas, toutefois, être appréhendée uniquement sous l’angle économique. Il est indispensable de tenir compte du leadership politique, de la qualité de la gouvernance politique, du capital humain, du développement territorial et de l'intégration régionale. Le Royaume a opté, dès son indépendance, pour le pluralisme politique et l’économie de marché, à visage humain. Entre 2003 et 2005, le Maroc a mené un processus de réconciliation nationale. Un saut qualitatif important a été enregistré avec l’adoption de la Constitution de juillet 2011 qui est l'aboutissement d'un long processus de réformes multidimensionnelles. Sur le plan économique, les efforts consentis portent sur le renforcement de la stabilité macroéconomique, le développement des infrastructures et l’aménagement territorial, la mise en place de stratégies sectorielles visant à transformer le profil de spécialisation du Maroc et la diversification des relais de croissance des opérateurs économiques marocains, notamment en Afrique subsaharienne, a expliqué Tawfik Mouline lors de ce sommet. Il a également rappelé que «la politique étrangère marocaine s’opère à travers un comportement international, fondé sur la modération politique et religieuse, une participation assidue aux opérations de maintien de la paix et aux actions humanitaires, une sensibilité accrue aux questions globales et une politique d’ouverture commerciale qui permet au Royaume, grâce à son positionnement géostratégique, de développer son statut de hub régional».