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Habib Mazini explique «Le Croquis du Destin»

Dans le cadre des activités de la 23e édition du Salon international de l’édition et du livre, organisé jusqu’au 19 février à l’Office des foires et des expositions de Casablanca, l’écrivain marocain d’expression française Habib Mazini a présenté samedi 11 février au stand 33, Allée D, son nouveau roman «Le Croquis du Destin» paru aux Éditions Broc & Jacquart. Ce «polar culturel», comme aime à l’appeler son auteur, débute par l’assassinat d’un Marocain de confession juive à Casablanca, mais se termine par une réconciliation avec la composante juive marocaine, ses saints et ses apports au pays, à travers Delacroix.

Habib Mazini explique «Le Croquis du Destin»
L'écrivain marocain Habib Mazini.

Nous sommes en 2014. Précisément en juillet. Un mois chaud, mais aussi ardu en raison du Ramadan. Heureusement qu’il y a le Mondial du Brésil pour tempérer les ardeurs vengeresses d’une population bombardée d’images de rues jonchées de débris et de cadavres. Mais juste avant, le roman débute par l’assassinat d’un marocain de confession juive à Casablanca. Avec l’agression israélienne contre Gaza, le responsable ne peut être qu’un barbu avide de vengeance, d’abord de l’Autre accablé depuis des millénaires de tous les vices, factuelle avec les images d’une Gaza meurtrie.

Dans cette ambiance électrique, seul le commissaire Hamidi reste serein et poursuit son enquête. Dans une administration acquise au tout sécuritaire, l’homme compose avec les pressions de sa hiérarchie et s’en va explorer un univers aux antipodes de son quotidien sordide. Il s’agit d’une piste où plane un croquis de Delacroix, le célèbre peintre ayant visité le Maroc en 1832, dans le cadre d’une ambassade menée par le compte de Mornay. D’où le choix du titre de ce roman «Le Croquis du Destin». «Le titre reprend la trame du livre, à savoir un croquis de Delacroix. Il évoque le destin tragique d’un jeune marocain manipulé par des galeristes canadiens. Son destin se décide à Tanger, la ville qui a nourri et inspiré Delacroix. Le livre est aussi l’occasion de faire un voyage dans l’univers du peintre qui a été le premier à avoir mondialisé le Maroc, précisément lors de l’exposition à Paris en 1840. De nombreux artistes vont suivre ses traces et venir au Maroc, en quête de lumière et de couleurs», nous confie Habib Mazini.

Des objets, des lieux et surtout des portraits de femmes juives, les musulmans se refusent à son crayon. Femmes seules ou en noces, les croquis vont se multiplier, des croquis auxquels s‘ajoutent ceux de chevaux, de portes et de musiciens, une fois arrivés à Meknès. Ces mêmes croquis vont donner lieu plus tard à d’étincelantes réalisations dont la beauté va précipiter d’autres artistes sur le chemin du Maroc. Le plus célèbre étant Matisse. Et l’on se demande, s’il s'agit d’un polar ou d'un roman historique. «J’aime à dire que c’est un polar culturel», répond l’auteur. Il y a bien les ingrédients du polar, avec un cadavre et un commissaire qui mène une enquête. Simplement, selon Habib Mazini, il y a un capital de connaissances d’ordre historique et pictural. «Je pense qu’on peut le lire en se divertissant tout en apprenant des choses sur l’histoire et la peinture», affirme-t-il.

Dans ce roman, Habib Mazini parle de la vitalité de la peinture et souligne les records de vente enregistrés ces dernières années. Mais en même temps, il remet en cause l’invasion du marché de l’art par les faussaires. «Les faussaires ont fait leur apparition au Maroc, c’est dire si la peinture rapporte. C’est un hommage, en quelque sorte. Par delà le talent de nos peintres, la vitalité tient aussi à la volonté de certains riches de spéculer. Citons aussi l’émergence de galeristes-entrepreneurs d’enchères qui communiquent et organisent des ventes avec des professionnels», conclut-il. 

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