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«C’est une nouvelle collection qui s’inscrit dans la démarche d’une recherche plus contemporaine. Mais toujours avec une originalité dans le travail, explorant davantage la nature morte dans le drapé. J’ai essayé d’introduire des motifs en arabesque qui donnent lieu à une semi-figuration». Un choix que l’artiste Boukhari ne manque pas de considérer comme une évolution dans sa quête plastique qui pourra, peut-être, aboutir un jour à une abstraction propre à lui. «Je pense que c’est un aboutissement naturel qui se fait automatiquement avec le temps. L’artiste est, de ce fait, obligé de se libérer de la contrainte de la technique. Car la créativité est le résultat des expressions des sentiments, de l’état d’âme de l’artiste, de sa joie de vivre… Ceci, bien évidemment, tout en respectant des normes plastiques. Je pense que le fait de commencer par la figuration constitue un passage obligé pour l’artiste et pour l’histoire de l’art d’un pays.
Cette tendance picturale met en relief l’expression et l’émotionnel. Nous avons besoin de cette étape dans notre peinture qui est encore jeune chez nous. Ce n’est pas parce que les autres ont fait de l’abstraction que nous devons les suivre. Eux aussi sont passés par cette phase de la figuration qui est très importante pour donner l’image d’un pays, raconter son histoire, sa culture et sa civilisation. Donc, nous aussi, nous sommes en train de créer notre histoire dans la peinture et de laisser des traces pour les générations qui vont venir. C’est tout une structuration à travers laquelle un étranger peut prendre connaissance de notre artisanat, notre broderie, et toute notre culture.
Cela se fait, bien sûr, par le biais de notre identité, dont nous devons être fiers», précise Hassan Boukhari qui n’a pas manqué de souligner que l’artiste est lui-même influencé par l’organisation et l’harmonie qui se font d’une manière évolutive dans son parcours. «Par exemple, à partir du choix des couleurs, l’artiste peut créer une énergie positive qui attire le spectateur et l’éblouit», affirme-t-il. Signalons que Hassan Boukhari est connu pour ses créations hyperréalistes, puisant ses sujets dans la culture et le patrimoine marocains. Son travail délicat et minutieux met en exergue la pertinence d’un regard perçant qui ne laisse rien échapper des effets lumineux, ni des jeux de nuances des couleurs. Ses travaux perpétuent et pérennisent une mémoire à la fois nostalgique et profondément enracinée qui est tout à l’honneur de notre tradition ancestrale. Un travail d’orfèvre, fin aussi par le choix des couleurs et des thématiques, rassemblant un patrimoine marocain des plus célèbres par son héritage ancien.
