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L’entreprise libérée pour faire face à la complexité

Le management libéré peut être une solution pour motiver les salariés et pour les responsabiliser, encore faut-il se donner les moyens de sortir des lignes hiérarchiques et d’aller vers une intelligence collective. C’est une démarche qui nécessite de la confiance et une réelle prise de conscience à tous les niveaux de l’entreprise des enjeux de la pérennité dans un environnement incertain.

L’entreprise libérée pour faire face à la complexité
«Il n’existe pas un modèle déterminé de l’entreprise libérée, cette démarche peut se faire à l’échelle de toute l’entreprise, comme elle peut se faire au niveau d’un département au sein de l’entreprise», souligne Khalid Baddou.

Quel modèle de management pour agir dans un environnement complexe et incertain et quel rôle du dirigeant dans la transformation ? Ces questions et d’autres ont fait l’objet d’une conférence-débat organisée jeudi dernier par Emlyon Business School autour de l’entreprise libérée, animée par Khalid Baddou, président de l'Association marocaine du marketing et de la communication. Dans un monde où règnent l’incertitude et la complexité, les entreprises cherchent des solutions pour augmenter leur agilité afin de faire face aux aléas conjoncturels et pérenniser leur développement. «Aujourd’hui, les business plans sont au mieux sur 3 ans, le long terme n’a plus la même dimension qu’avant», explique Tawhid Chtioui, DG de l’école. Selon lui, le défi réside dans la capacité à réagir plus vite, d’où le besoin de libérer l’entreprise et de sortir des lignes hiérarchiques et d’aller vers une intelligence collective et une innovation collaborative. Ainsi, l’entreprise libérée est une entreprise où «les salariés sont libres et responsables d’entreprendre toutes les actions qu’elles estiment les meilleures pour l’entreprise». Une définition proposée par Isaac Getz et Brian Carney dans leur livre «Liberté & Cie : Quand la liberté des salariés fait le succès des entreprises», où ils présentent des exemples concrets d’entreprises ayant choisi de réduire la bureaucratie et de faire confiance aux collaborateurs pour s’auto-organiser. Le but étant de les rendre autonomes pour pouvoir innover et gagner en performance.
Cette libération nécessite un changement de paradigmes comme le souligne Khalid Baddou. Le premier changement se situe au niveau de la mission de l’entreprise.

Celle-ci se transforme en actionnaire, dans le sens où c’est elle qui fédère les employés et oriente les décisions, qui doivent être prises de manière collégiale. Le deuxième changement concerne le leadership. Il ne s’agit plus «du patron à subir, mais de l’influenceur à choisir», affirme-t-il. C'est un changement du mode de gestion de l'entreprise en adoptant une structure horizontale participative où le leader aura pour rôle de motiver et d’accompagner ses collaborateurs pour aller de l’avant. Toutefois, il est indispensable d’avoir des personnes qui gardent le recul pour s’assurer que l’on ne dévie pas de la mission principale de l’entreprise.

En effet, parmi ces gardes-fous, on retrouve la fonction RH de l'entreprise, qui devient davantage un support juridique et d'arbitrage en cas de conflit, dans le sens où la gestion des ressources humaines devient elle aussi participative. Les collaborateurs disposent de l'autonomie pour faire des recrutements, fixer les salaires et accorder les augmentations... Cependant, il est nécessaire d'accompagner les collaborateurs dans la gestion de carrières pour éviter d'influencer la prise de décision, au détriment des uns ou des autres.

«Il n’existe pas un modèle déterminé de l’entreprise libérée, cette démarche peut se faire à l’échelle de toute l’entreprise, comme elle peut se faire au niveau d’un département au sein de l’entreprise», conclut-il. C’est un long processus qui nécessite d’abord une prise de posture de la part des dirigeants pour changer le mode de management de l’entreprise. Ensuite, cette démarche doit se faire graduellement pour préparer les collaborateurs au changement et y adhérer. Enfin, il faut vivre cette mutation plutôt que de la hiérarchiser. Les mots d’ordre étant la confiance et la transparence à tous les niveaux de l’entreprise.

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