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L’or de l’Afrique a contribué à la prospérité des pays de la Méditerranée

«Les relations afro-méditerranéennes à travers le commerce de l’or» est la thématique débattue, au Musée Bank Al-Maghrib, par le conférencier et archéologue américain, Ronald Messier. Et ce à l’occasion de la Journée internationale des musées et en marge de l’exposition «Or de l’Afrique : parcours et destinée» qui se poursuit jusqu’au 31 octobre.

L’or de l’Afrique a contribué à la prospérité des pays  de la Méditerranée
Ronald Messier a beaucoup travaillé sur l’histoire du Maroc, en réalisant des fouilles archéologiques dans la région de Sijilmassa, actuellement Aghmat.

«L’objet de la conférence est de rappeler la relation entre le monde méditerranéen et les pays africains subsahariens, à travers le commerce de l’or. Ronald Messier a beaucoup travaillé sur l’histoire du Maroc, en réalisant des fouilles archéologiques dans la région de Sijilmassa, actuellement Aghmat. À partir de ses travaux, il a établi le rapport entre l’or rapporté d’Afrique et la frappe des monnaies en or pendant les règnes des Almoravides, des Almohades, des Mérinides et des Saâdiens au Maroc. L’étude s’est basée sur les composantes de chaque monnaie, c’est-à-dire combien elle contenait d’or, d’argent et de bronze. Comme il a fait la relation, dans des cas exceptionnels, avec l’absence des pièces de monnaie au moment où il y a eu des désordres politiques, des problèmes sociaux, économiques et où il n’y avait pas de sécurité», souligne le directeur du Musée Bank Al Maghrib, Abderrahim Chaâbane. Et d’ajouter que, selon des études sophistiquées faites dans des laboratoires marocains, il a été constaté que la richesse du monnayage des Almoravides est surtout due à cet or venu de l’Afrique, pur et net. «Le dinar des Almoravides fut comparé, dans le temps, à un dollar du moyen-âge dans le monde méditerranéen. Tous les États utilisaient ce monnayage des Almoravides à cette époque».

Toutefois, il faut signaler que plusieurs thèses furent réalisées à propos de l’or africain, considéré durant des siècles comme une matière très importante qui a fait la richesse des pays du Maghreb. Le professeur d’histoire du Moyen-Orient à l’Université du Tennessee a assuré, à cet effet, que l’or n’était pas le seul produit d’échange entre les commerçants, «même si l’or est, certainement, la matière première la plus convoitée du commerce transsaharien. Il convient, donc, de rappeler que c’est sous le règne du calife Hicham Ibn Abd Al-Malik que les gouverneurs omeyyades du Maghreb furent contraints d’abandonner les émissions en or, devenues l’apanage des califes de Damas, puis ceux de Bagdad», affirme Ronald Messier.

De son côté, Abderrahim Chaâbane a certifié que sans l’or de l’Afrique, il n’y aurait jamais eu de civilisations prospères ni au Maroc ni en Tunisie ni en Espagne… «Mais, ce qui est important dans tout cela, c'est le fait que la relation entre ces pays du Nord et l’Afrique a toujours été gagnant-gagnant. Par exemple, pour le Maroc, nos marchants emportaient des marchandises dont les Africains avaient besoin et les échangeaient contre l’or et d’autres produits que nous n’avions pas». Quant aux hypothèses des dix tonnes, rapportées à cette époque, le directeur du Musée Bank Al-Maghrib confirme qu’il y a plusieurs avis de chercheurs à ce propos. «Mais l’hypothèse la plus raisonnable évoque un poids qui varie en 3 et 10 tonnes, et ce selon les époques, les circonstances politiques, la sécurité des pays concernés et de ceux par où passaient les caravanes. C’est là où on peut comprendre pourquoi certains règnes n’ont pas connu de monnaies en or. L’opération, à travers laquelle on peut connaître le poids utilisé de l’or venu de l’Afrique, consiste à compter les pièces émises dans chacune des périodes», précise Abderrahim Chaâbane. 

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