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La couleur et la forme des médicaments influencent la poursuite du traitement

Dans le langage courant, certains médicaments sont souvent désignés par leur couleur et leur forme : «pilule bleue» pour le viagra, «pastille verte» pour la gorge. Ces caractéristiques sont loin d’être choisies au hasard, car elles ont des impacts directs et indirects sur l’efficacité du traitement et la sécurité du malade.

La couleur et la forme des médicaments influencent la poursuite du traitement
Une étude pharmaceutique indienne a démontré que la couleur des cachets avait une influence sur la qualité «perçue» du traitement.

D’après une étude présentée lors du dernier congrès de l'American Academy of Neurology, la couleur des médicaments aurait un impact sur l’observance par les patients de leur traitement. Les 100 patients qui ont pris part à cette étude ont eu à se prononcer au sujet d’un médicament présenté sous cinq couleurs différentes. Ils ont eu à désigner les couleurs qu'ils jugeaient ou non appropriées et à les classer par ordre de préférence. Ainsi, les gélules blanches et jaunes sont celles qui suscitent le moins d’appréhension, contrairement aux couleurs caramel et marron.

À noter également qu’une étude pharmaceutique indienne a démontré que la couleur des cachets avait une influence sur la qualité «perçue» du traitement. Ainsi, 14% des gens pensent que les cachets roses ont un goût plus doux que les cachets rouges. Les cachets jaunes sont perçus comme plus salés, quels que soient leurs ingrédients réels. De même, 11% pensent que les cachets blancs ou bleus ont un goût plus amer et 10% disaient que les cachets orange sont acides.

Par ailleurs, d’autres études ont révélé que la couleur et la forme pouvaient également jouer un rôle important dans l’observance des traitements à la suite d’une substitution d’un princeps par son générique. On aura beau dire à une personne que ce traitement est très efficace, selon sa perception, la couleur du cachet pourra contredire cette efficacité. En effet, les chercheurs ont constaté que la couleur joue sur l’effet placebo.

L’utilisation de couleurs chaudes et saturées augmente la puissance du médicament perçue par le patient, tandis que les médicaments de teinte pastel sont perçus comme moins actifs. Cependant, d’un point de vue marketing, la couleur des médicaments est loin d’être anodine. Par exemple, il a été prouvé que le bleu foncé, le marron et le vert avaient un effet calmant, c’est pourquoi les industriels préfèrent ces couleurs pour la production de médicaments soignant les troubles du sommeil. Mais le choix de la couleur est aussi crucial pour des raisons de sécurité. Il s’agit de faciliter la reconnaissance par le patient et de renforcer l’observance du traitement. Un dégradé de couleur permet de donner des indications sur le dosage d'un actif.

D’autres techniques permettent de différencier les médicaments : un comprimé peut être enrobé, gravé d’un poinçon ou imprimé d'un message à l’encre. Tout est fait pour éviter les confusions entre les médicaments qui peuvent avoir de graves conséquences. Afin de garantir le confort du patient, la forme et la taille du médicament font aussi partie des préoccupations des firmes pharmaceutiques. Les enfants ont droit à des granules ou des sirops et les personnes âgées peuvent se voir proposer des formes dispersibles ou des solutions liquides. En effet, avec l’âge, avaler un comprimé devient de plus en plus difficile. «J’ai toujours eu du mal avec les comprimés, c’est pourquoi je préfère acheter des effervescents lorsque cela est possible, notamment pour le paracétamol», affirme Naïma, 55 ans. Mais parfois, le comprimé est si gros que même avec quelques années de moins, son ingestion reste problématique.

«J’ai dû suivre un traitement antibiotique suite à une infection rénale. Les comprimés étaient trop gros. Je me suis étouffée à plusieurs reprises. Heureusement, ils étaient sécables, mais je me suis quand même blessé au palais à cause de la découpe», raconte Meryem, 27 ans. «Si l’enjeu avait été moins grave, j’aurais probablement stoppé le traitement, car j’avais une appréhension à chaque fois que je devais prendre mes cachets. J’en ai parlé à mon médecin qui m’a dirigé vers un autre traitement sous forme de gélule», conclut-elle.

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