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L’Université internationale de Casablanca (UIC) a organisé vendredi un colloque sur «Management de la diversité : de la performance économique à la performance sociale», avec la participation d’experts du milieu académique, de professionnels et de dirigeants d’entreprises.
La gestion de la diversité de la composante culturelle, religieuse, ethnique, ou genre en entreprise constitue un enjeu majeur pour le développement des entreprises. Pour une entreprise comme Jumia, qui opère dans une vingtaine de pays africains, il s’agit d’un facteur clé de performance et de puissance créative, comme le souligne Bastien Moreau, DG de Jumia Mall Maroc.
«L’approche de la diversité se résume en trois points : l’humilité, l’empathie et la bienveillance. Il faut être ouvert à d’autres visions du monde, être capable de se mettre à la place d’autrui, d’aller vers l’autre et d’accepter qu’il ait des valeurs différentes», explique ce professionnel qui a passé plusieurs années en Égypte, au Nigéria et au Maroc.
Même son de cloche auprès de Jamal Boukouray, doyen de la Faculté de commerce et de gestion à l’UIC, qui s’est penché sur le management de la diversité à l’ère du digital et de la globalisation. «La révolution digitale a profondément altéré le paradigme de la diversité», indique le responsable. Selon lui, la transformation digitale et l’arrivée de la génération Y sur le marché de l’emploi ont amené plusieurs changements : le passage du monolithisme culturel au multiculturalisme numérique, l’essor du management collaboratif et partagé et l’émergence de l’open innovation ou la collaboration ouverte.
«Il y a une différence fondamentale entre la génération Y et les générations X ou Baby-boomers, en matière de perception de la notion de la diversité. Nous sommes passés d’une conception de l’organisation en tant que grande machine à un organisme vivant où l’humain doit cesser de travailler comme si c’était un instrument de travail et doit vivre cette diversité différemment», note M. Boukouray.
De son côté, Khalid Falhaoui, professeur chercheur à l'ENCG Settat de l'Université Hassan Ier, a présenté des résultats de recherche sur la question du genre dans le monde professionnel, notamment dans la profession d’expertise comptable au Maroc. Selon lui, «peu de femmes sont chefs d’entreprise, encore moins dans ce secteur où moins de 1% de femmes occupent des postes clés dans nos organismes représentatifs, d’où la nécessité d’engager une vraie réflexion femme/homme dans ce sens».
Outre l’aspect réglementaire, la diversité est conçue aujourd’hui comme un business model, un facteur de création de richesse, de valeur et d’innovation pour les entreprises. Encore faut-il en cerner les enjeux dans une ère marquée par la montée du populisme dans plusieurs parties du monde.
