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La femme du candidat de droite attendue aujourd'hui chez les juges

L'épouse du candidat de la droite François Fillon, au cœur d'un scandale sur des emplois fictifs présumés qui focalise depuis deux mois la campagne présidentielle en France, est attendue ces jours-ci chez les juges, en vue d'une inculpation.

La femme du candidat de droite attendue aujourd'hui chez les juges
Penelope Fillon (à gauche), 61 ans, est attendue en principe ce mardi chez les magistrats financiers.

Penelope Fillon, 61 ans, est attendue en principe mardi chez les magistrats financiers, selon une source proche du dossier, à moins d'une audition décalée par souci de discrétion comme le fut celle de son époux, avancé à la veille de la date prévue. François Fillon a été mis en examen (inculpé) le 14 mars, notamment pour détournement de fonds publics. Une première pour un candidat majeur à la présidentielle française. L'enquête a été élargie à des soupçons de trafic d'influence, après des révélations sur des costumes de luxe offerts par un ami, mais aussi à des soupçons d'escroquerie aggravée et de faux. L'inculpation qui correspond à des indices «graves ou concordants» n'est pas automatique : Penelope Fillon peut aussi être placée sous le statut de «témoin assisté», intermédiaire entre l'inculpation et le statut de témoin.

Parti favori dans la campagne, François Fillon, 63 ans, a chuté dans les sondages pour le premier tour prévu le 23 avril après des révélations fin janvier sur des emplois fictifs présumés attribués à son épouse Penelope et deux de ses enfants et financés par des milliers d'euros d'argent public. Cet ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy (2007-2012) qui avait axé sa campagne sur son image de probité est désormais devancé par la responsable de l'extrême droite, Marine Le Pen, et Emmanuel Macron, ancien ministre du président socialiste François Hollande repositionné au centre. Le second tour du scrutin est prévu le 7 mai. Pour se défendre, François Fillon dénonce un «complot», une «machination» destinée selon lui à empêcher la droite de remporter la présidentielle et accuse le Président François Hollande d'animer un «cabinet noir». «La seule façon de sauver la gauche, c'est de tuer Fillon», a-t-il lancé vendredi lors d'un meeting à Biarritz (Sud-Ouest).

Le Chef d'État a condamné avec la plus grande fermeté ces «allégations mensongères», dénonçant «un trouble insupportable» à la campagne présidentielle et assurant que depuis son élection en 2012, «l'exécutif n'est jamais intervenu dans aucune procédure judiciaire et a toujours respecté strictement l'indépendance de la magistrature». Entre 1986 à 2013, par période, l'épouse discrète a perçu 680.380 euros net, soit environ 3.600 euros mensuels en moyenne, comme assistante à l'Assemblée nationale de son mari ou de son ancien suppléant, Marc Joulaud, inculpé vendredi pour détournement de fonds publics. Penelope Fillon a aussi été employée dans un magazine, «La Revue des deux mondes», dont le propriétaire est un proche de son mari : sans être jamais allée sur place, elle a touché un salaire de 5.000 euros bruts, entre mai 2012 et décembre 2013, cumulant avec un contrat d'assistante parlementaire à partir de juillet 2012, lorsque son mari est redevenu député. Les enquêteurs cherchent à savoir si ces emplois, aux contours flous, étaient effectifs.

Le clan Fillon a vigoureusement défendu le contenu du travail accompli dans l'ombre de l'ex-député, en arguant que sa permanence était à leur domicile dans la Sarthe (Ouest). François Fillon a détaillé des «tâches simples, mais essentielles» comme la gestion du courrier et de l'agenda et la préparation des discours. Mme Fillon a affirmé avoir remis aux enquêteurs des preuves de son travail, «des courriers avec des notations», «des échanges de mails», pour les périodes les plus récentes. Ces démêlés ont parasité la campagne électorale. L'affaire dite «Penelopegate» s'ajoute à des enquêtes visant la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen, pour là aussi des affaires d'emplois fictifs, mais au Parlement européen et des financements illégaux de campagne. Plus récemment, le ministre socialiste de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a dû démissionner avec fracas, au lendemain de révélations sur des emplois parlementaires octroyés à ses filles, dont les premiers alors qu'elles n'avaient que 15 ou 16 ans.

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