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La Fondation Mohammed V pour la solidarité, un engagement exemplaire

À l’occasion de la deuxième édition du Morocco Today Forum, organisée cette année sur le thème «Co-Développement : vision d’un Roi. Avançons ensemble par l’entrepreneuriat social», le Matin consacrera une page quotidienne, jusqu’au 7 juillet prochain, consacrée à la présentation des plus importants acteurs de l’écosystème entrepreneurial au Maroc. Le MTF 2017, organisé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, constituera ainsi une plateforme d’échange et de partage d’expertises entre ces acteurs ainsi qu’une opportunité pour marquer les avancées du Maroc à ce niveau. La Fondation Mohammed V pour la solidarité représente l’une des composantes fondamentales de l’économie solidaire au Maroc.
«La Fondation Mohammed V pour la solidarité s'est donnée pour mission fondamentale de contribuer à la lutte contre toutes les formes de précarité, sans pour autant nourrir la prétention de répondre à tous les besoins et encore moins de se substituer aux pouvoirs publics. Par ses interventions, elle vise à vulgariser la culture de solidarité et à lui donner une forme organisée autour de programmes définis destinés à des cibles spécifiques. Elle agit en tant que levier de l'action sociale, et ce en associant à la réalisation de ses projets divers intervenants, qu'ils soient publics ou privés, et en s'appuyant sur les potentialités locales et l'apport des populations cibles. À ce titre, elle est tout naturellement destinée à couvrir des domaines très larges et à traiter des problématiques sociales diversifiées et complexes», explique d’emblée Sanae Dardikh, chef du pôle Communication et Développement institutionnel à la Fondation Mohammed V pour la solidarité. Entretien.

Le Matin : La Fondation Mohammed V pour la solidarité ne cesse de multiplier ses actions en faveur d’une inclusion sociale de tous. Comment s’articule cette stratégie ?
Sanae Dardikh : Par l'approche de partenariat et du «faire faire» qu'elle s'est choisie pour implémenter ses actions, la Fondation a un rôle fédérateur et agit comme un concepteur et maître d'ouvrage de projets de développement. Ce positionnement confère à la Fondation des missions et des objectifs spécifiques qui supposent des capacités renforcées d'anticipation, d'animation et de formation, trois facteurs déterminants pour la réussite des programmes : l’anticipation (des comportements des acteurs, des bénéficiaires et des mécanismes d’action/innovation), l’animation (en prenant connaissance du terrain et en tissant des liens avec les acteurs locaux), la formation (pour elle-même et pour les gestionnaires de ses projets et particulièrement les associations pour s'assurer de leurs compétences).

Dès ses premières actions ponctuelles de secours et d'assistance des démunis (distribution de denrées alimentaires, d'effets vestimentaires, de matériels aux associations qui encadrent des démunis et particulièrement les handicapés, remise d'équipements aux hôpitaux et centres de santé publics, aménagement de centres d'enfants pour améliorer les conditions de leur accueil...), la Fondation a développé une politique de proximité qui a permis un contact direct avec toutes les franges de population vulnérables, mais surtout une meilleure connaissance de leurs conditions de vie et de leurs besoins. Cela lui a également permis de mieux appréhender le terrain et d’identifier les acteurs associatifs qui développent des actions au profit des populations qu'elle cible.
Cette période d'information et d'apprentissage a ainsi été bénéfique pour la Fondation dans la mesure où elle lui a facilité la mise en œuvre de programmes spécifiques par thème et par frange de population d'âge, comme elle lui a permis de développer une vision centrée sur l’inclusion socio-économique pour une meilleure cohésion sociale.

Trois axes majeurs ont ainsi été déployés. L'humanitaire par une intervention directe destinée à assister, soutenir et accompagner les bénéficiaires (assistance aux victimes de crises humanitaires ou de catastrophes naturelles, soutien alimentaire du Ramadan, accueil des Marocains résidant à l’étranger, assistance aux associations). L’action sociale par la création d’infrastructures destinées à la prise en charge des populations en situation précaire par le biais de centres d’accueil pour enfants abandonnés, orphelins, femmes démunies, personnes âgées, centres d'insertion des jeunes, d'intégration des handicapés et d'accès aux soins de santé), du soutien à la scolarisation et à l’enseignement des jeunes (foyers de jeunes filles, internats, crèches, écoles, collèges, maisons d’étudiants…). Enfin, le développement durable : axe fondamental dans l’intervention de la Fondation, qui s'est concrétisé par la mise en place d’une approche intégrée et de mécanismes d’action spécifiques ayant trait à l’accès aux prestations de base, l’alphabétisation des adultes, la formation professionnelle des jeunes, l'assistance à l'insertion dans le marché du travail, le développement d’activités génératrices de revenus… pour une meilleure intégration socioprofessionnelle des plus démunis.

La conception des projets, notamment ceux qui relèvent des deux derniers axes, s’est appuyée – et continue de l’être – sur une démarche particulière qui consiste à appréhender les problématiques selon les besoins spécifiques et locaux des populations cibles, dans un cadre continu d’expérimentation. Cette approche a permis à la Fondation d’apporter des réponses solidaires créatives qui se sont renforcées, au fil des années, par l'initiation d'actions complémentaires ou par le passage à un autre niveau d'intervention, consolidant ainsi la chaîne de solidarité et améliorant l'efficacité des services rendus aux populations cibles. La problématique du handicap illustre parfaitement ce modus operandi. En effet et depuis sa création, le handicap a toujours été au centre des préoccupations de la Fondation par un soutien technique en matériel, en équipement, en prothèses, etc. Mais, petit à petit, il est apparu que le handicap ne se limitait pas uniquement à cela. Il fallait innover et raisonner en termes de formation, de prise en charge médico-sociale et d’insertion socioprofessionnelle. C’est ainsi qu’ont été créés les centres mixtes de formation professionnelle, qui ont été suivis par le lancement du Centre national Mohammed VI des handicapés et son réseau national ainsi que le Centre d’insertion et d’aide par le travail, une structure modèle qui propose depuis 2015 une offre de travail adaptée aux personnes en situation de handicap mental.
Plus globalement, cette forme d’innovation sociale a enclenché une dynamique de l’action sociale, à travers la mobilisation des politiques et des acteurs de la société civile ainsi que l’intensification de la coopération. Les projets à caractère novateur (Dar taliba, Centres de formation et de qualification aux métiers de l’artisanat, Centres de formation sectoriels pour les jeunes, le marché solidaire…) ont été érigés en modèle et ont été dupliqués par d’autres intervenants.

La Fondation a mis en place une multitude de programmes d’accompagnement pour les porteurs de projets. Quelles sont les grandes lignes de ces programmes et quelle est l’approche adoptée pour sensibiliser à l’entrepreneuriat ?
Dans l'objectif d’assurer l’autonomisation financière des plus démunis et de promouvoir l’entrepreneuriat social, la Fondation a mené plusieurs projets visant l’insertion dans le circuit économique et mis en place des mécanismes spécifiques d‘accompagnement pour la création de la très petite entreprise solidaire ainsi que de la micro-entreprise. Il s’agit notamment de la promotion des activités génératrices de revenus (AGR). Un programme qui, dans un premier temps, s’est imbriqué naturellement à la chaine de formation, de qualification et de renforcement des compétences déployées au profit des jeunes et des femmes, et qui s’est opéré par l’octroi en équipements aux lauréats porteurs de projets. Depuis, un programme national a été mis en place : le programme d’insertion par les activités économiques, développé au profit des initiatives individuelles, des associations et des coopératives opérant ou souhaitant opérer dans les secteurs d’activité liés à l’agriculture et à la valorisation des produits du terroir, l’artisanat ainsi que les services. Porté par une structure centrale, relayée par un appui régional et une plateforme de partenariat (associations locales, GIZ, Agence nationale de la promotion de la petite et moyenne entreprise «Maroc PME») en charge de l’encadrement technique et du suivi de l’implémentation des projets, ce programme a permis le soutien de 167 projets économiques pour un investissement de 10 millions de dirhams sur l’exercice 2016.

Parmi les autres leviers d’actions développés en faveur de l’entrepreneuriat, la Fondation a également lancé en 2007 un programme d’accès au microcrédit, activé à travers le soutien des acteurs du secteur pour qu’ils puissent développer leur activité et donner ainsi à de nombreux bénéficiaires l’opportunité de réaliser leurs projets et de s’inscrire dans une démarche d’auto-intégration économique et sociale. C’est ainsi qu’est né le Centre Mohammed VI de soutien à la microfinance de Casablanca, plateforme dédiée à la promotion du microcrédit, à la formation des effectifs des associations, à l’accompagnement des porteurs de projets et à l'encouragement de la commercialisation des produits des micro-entreprises qui a permis, en 2016, à 3.566 acteurs solidaires, 1.860 micro-entrepreneurs et 1.706 membres des associations de microcrédit (AMC), de bénéficier de ses services et de ses prestations.

De même, en 2015, la Fondation a initié un programme dédié aux très petites entreprises, en mettant à disposition des populations vivant en milieu défavorisé, en particulier les jeunes porteurs de projets, des outils adaptés axés sur l’appui financier et logistique, le renforcement des capacités et l’accompagnement post-création de leur activité économique. Cette initiative a pris la forme du Centre des très petites entreprises solidaires de Casablanca, une structure physique d’incubation et d’accompagnement qui a donné ses premiers fruits en 2016, année d’activité de la première pépinière. Ce sont ainsi 63 TPE qui ont été créées dont 39 qui sont abritées au niveau du centre et 22 en cours d’installation en dehors du centre. La création de ces TPE a par ailleurs généré 119 emplois.

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