«Huit cents personnes par jour arrivent dans le camp», et la situation est difficile, faute de moyens humanitaires, a expliqué à des journalistes Natalie Roberts, de la cellule urgence de l'organisation humanitaire Médecins sans frontière (MSF). Quelque 10.000 personnes sont arrivées au cours des dernières semaines dans ce camp, sous contrôle des FDS (Forces démocratiques syriennes), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par la coalition internationale antijihadiste. «Les gens restent bloqués à l'extérieur du périmètre du camp, car les procédures de contrôle et d'enregistrement prennent du temps», a ajouté Mme Roberts, en évoquant les conditions de vie très précaires compte tenu de la chaleur, du manque d'eau et de tentes. L'ONU n'est pas présente sur place. «Les gens se disent que c'est le moment de fuir Raqa, alors que le front se rapproche. C'est compliqué de sortir de la ville, il faut payer des passeurs et il y a un gros problème de mines», a-t-elle indiqué.
À la mi-mai, le directeur du camp, Jalal al-Ayyaf, avait estimé à plus de 20.000 personnes le nombre de déplacés. La coalition internationale dirigée par les États-Unis offre une puissante couverture aérienne aux forces engagées au sol contre l'EI, que ce soient les forces irakiennes à Mossoul, ou les FDS qui se sont lancées en novembre dans la reprise de Raqqa, considérée comme la «capitale» de l'EI en Syrie. Après avoir chassé les jihadistes de plusieurs secteurs menant à la ville, les FDS sont désormais à trois kilomètres de Raqqa, côté est, et quatre kilomètres, côté nord. Les États-Unis seront «transparents» avec la Turquie sur les armes livrées aux Kurdes syriens pour soutenir l'offensive contre les jihadistes à Raqqa, a déclaré jeudi un porte-parole de la coalition. Washington vient de commencer à livrer des armes aux milices kurdes syriennes YPG, principale composante des Forces démocratiques syriennes que Washington considère comme son allié le plus efficace face à l'EI en Syrie. Les États-Unis conservent ainsi dans une base de données la liste des numéros de série des armements fournis, qu'ils fourniront à la Turquie, a-t-il dit. Le Pentagone a annoncé mardi que les États-Unis avaient commencé à livrer des armes légères et des véhicules blindés aux Kurdes syriens. Les livraisons comprendront aussi des armes anti-chars, qui sont nécessaires pour détruire les voitures piégées blindées que les jihadistes lancent régulièrement sur leurs ennemis, a expliqué le colonel Dillon.