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À travers cet art chargé d’histoire, le festival se veut un espace réunissant les passionnés et spécialistes du Gharnati, et ce dans le cadre d’une stratégie pour sa sauvegarde et sa pérennité. Tout en visant à consolider la place de ce patrimoine et contribuer à sa préservation, les organisateurs de cette manifestation artistique et culturelle aspirent, depuis sa création, à mettre en avant les figures de proue de ce style musical et lui donner l’importance qu’il mérite au sein de la diversité musicale marocaine. Ce qui a permis au Festival de la musique gharnatie d’Oujda d’être l’un des plus grands événements patrimoniaux, du fait qu’il draine, chaque année, beaucoup de mélomanes de cette musique authentique. Ce style fut d'ailleurs développé à Oujda en hommage à la ville de Grenade, dernier bastion de la présence arabe en Andalousie.
Ainsi, cette 25e édition du Festival Gharnati, à l’instar des précédentes, a pour objectifs de participer au rayonnement culturel et artistique de la ville d’Oujda, faire connaître sa richesse culturelle et son rôle pionnier dans la préservation de ce genre ancestral, créer des opportunités de dialogue entre les artistes et le public. De ce fait, dans la continuité des années passées, les organisateurs du festival prévoient une riche programmation culturelle et artistique avec des soirées au Théâtre Mohammed VI et dans d’autres espaces de la ville et sa région, avec la participation de plusieurs formations, dont la majorité est devenue fidèle à cet événement. En dehors des noms reconnus qui vont se produire et dont certains seront distingués par le festival, d’autres jeunes talents participent dans le cadre de concours de jeu et de chant.
En parallèle avec ces veillées ramadanesques, un colloque autour de la thématique «La musique gharnatie, de la spécificité à l’universalité» sera animé par des professeurs spécialisés dans le domaine du patrimoine gharnati. Signalons que le Gharnati se caractérise par des sujets se basant, en général, sur les amours contrariées ou sublimées et s'appuie sur une série de «Noubas», chacune se divisant en cinq mesures distinctes. La Nouba est aussi un mode, dont douze préservées en l'état et quatre inachevés. Toutefois, malgré les influences ottomanes, la mélodie de base conserve l'esprit des origines. Car cette musique ramenée d'Andalousie par les Arabes a réussi à garder son caractère ancestral et sa richesse musicale rehaussée par des textes chantés qui figurent parmi les plus belles pages de poésie arabo-musulmane d'Andalousie.
