Le Maroc compte 5.126 réfugiés et 1.992 demandeurs d’asile

Le Maroc compte 5.126 réfugiés et 1.992 demandeurs d’asile, selon les données arrêtées en mai 2017. Les réfugiés syriens viennent en tête (3.478 personnes), suivis des Yéménites (519) et des Ivoiriens (293). Pour les demandeurs d’asile, ils sont majoritairement africains. Les Camerounais occupent la première place avec 386 personnes, suivis des Ivoiriens (277) et des Guinéens (299). Selon Jean-Paul Cavaliéri, le nombre des réfugiés a augmenté de 22% en 2016 et de 7% au cours des 6 premiers mois de 2017.

Ces détails ont été fournis par la représentation du HCR dans le Royaume lors de la rencontre mensuelle organisée par le centre d’information des Nations unies à Rabat. Jean Paul Cavaliéri, représentant du HCR au Maroc, qui présentait, hier à Rabat, les grandes lignes d’un rapport intitulé «Tendances mondiales», s’est félicité de «la prise de conscience» des autorités marocaines des questions des réfugiés et de l'asile. Il a ainsi mis en exergue le «succès de la stratégie d’immigration et d’asile». La représentation du HCR au Maroc voit ainsi d'un bon œil les actions entreprises par le Maroc en matière d’intégration des immigrés et des réfugiés dans le marché du travail. Le parachèvement du cadre juridique encadrant les questions d’asile et d’immigration s’avère nécessaire pour le responsable onusien. «La loi sur l’asile permettra la mise en place d’un cadre législatif durable. Ce qui contribuera, d’une part, à la protection des droits des réfugiés et des immigrés et, d'autre part, à la préservation de l’ordre public dans le pays d’accueil».

S’agissant de la crise des réfugiés bloqués aux frontières algéro-marocaines, M. Cavaliéri a affirmé que la situation des 28 réfugiés syriens en question se détériore du jour en jour. Le responsable onusien a indiqué que le HCR travaille avec les deux pays pour trouver des solutions à cette crise qui intervient dans un contexte politique délicat. D’après lui, «c’est une question qui ne concerne pas que le Maroc, mais les deux pays». Selon M. Cavaliéri, l’Algérie, qui avait officiellement déclaré qu’elle était prête à accueillir les réfugiés syriens, s'est rétractée à travers des déclarations publiques, a précisé le responsable onusien. «Personnellement, je fais confiance au Maroc pour être le pays qui permettra de sortir de cette crise par le haut». «Nous essayons de trouver des solutions respectueuses des droits de l’Homme et du droit légitime qu’a le Maroc pour protéger ses frontières et ses populations», a déclaré Jean-Paul Cavaliéri.

Au niveau mondial, la situation n’est pas meilleure. En 2016, quelque 65,6 millions de personnes ont fui les guerres, les conflits et les persécutions, relève le rapport «Tendances mondiales». C’est le chiffre le plus élevé jamais observé, constate Jean Paul Cavaliéri, soulignant que le nombre des déracinés à travers le monde a augmenté de 300.000 personnes depuis l’année précédente et que les femmes et les enfants en constituent la majorité. Selon le responsable onusien, les conflits syrien et sud-soudanais continuent de générer le plus grand nombre de réfugiés dans le monde.