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Le Maroc, condamné à renouveler sa flotte

Les bateaux marocains, qu’ils soient destinés à la pêche artisanale ou hauturière, sont trop vieux. Âgés de 25 ans en moyenne pour les premiers et entre 35 et 40 ans pour les seconds, ces navires doivent être obligatoirement renouvelés, estime Régis Toussaint, PDG de Coffrepêche, un cabinet de conseil français spécialisé dans la gestion durable des ressources halieutiques.

Le Maroc, condamné à renouveler  sa flotte
Le projet français intitulé «Performances environnementales de la pêche» a été présenté le 17 février à Agadir.

Pour évaluer l’impact de la filière de la pêche, il est nécessaire de disposer de nouveaux indicateurs. C’est l’objet du projet français intitulé «Performances environnementales de la pêche» présenté le 17 février à Agadir par Évelyne Fénart, secrétaire générale de la Confédération des industries de traitement des produits des pêches maritimes (France), et Vincent Colomb de l’Agence française de l’environnement. Ce projet, qui concerne également le Maroc, s’appuie sur l’analyse du «cycle de vie, du bateau jusqu’à l’assiette du consommateur. Nous commençons par la description du bateau (énergie consommée, volume du poisson pêché, puis nous calculons les émissions des rejets dans l’eau et l’atmosphère. Ces indicateurs, une fois agrégés, permettent d’évaluer la toxicité de l’eau», disent-ils.

Une liste de «triplets», qui regroupent l’espèce pêchée, l’engin utilisé et la zone de pêche, permet de cibler les espèces sur lesquelles l’intérêt doit être porté. «Pour le Maroc, nous avons identifié deux espèces sur lesquelles on doit travailler. Il s’agit de la sardine et de l’anchois, car ce sont ces deux espèces qui intéressent le plus les transformateurs français, dont certains ont déjà un pied au Maroc», selon Évelyne Fénart. Mais la durabilité de la pêche dépend également de l’état de «santé» des bateaux utilisés par les pêcheurs. Et ils seraient trop vieux selon Régis Toussaint, PDG de Coffrepêche, un cabinet de conseil français spécialisé dans la gestion durable des ressources halieutiques. «Les bateaux marocains pour la pêche hauturière sont âgés de 35 à 40 ans et ceux de la pêche artisanale ont environ 25 ans. C’est trop comparé aux 7 ou 10 ans nécessaires à l’amortissement. Le Maroc est condamné à renouveler sa flotte en tenant évidemment compte du marché», alerte Régis Toussaint, pour lequel la protection de l’environnement, si elle a un coût, génère également des bénéfices.

Qu’ils soient trop vieux ou non, les navires de pêche gagneraient à mieux gérer l’énergie consommée, dont «33% se perdent en chaleur et en rayonnement. Il faut également améliorer le rapport carène/hélice».
Sur ce dernier point, la FAO estime que la mise en place d'une hélice d'un diamètre plus important sur un bateau de pêche existant a démontré une réduction de 30% de la consommation de carburant en vitesse de croisière et une augmentation de 27% de la traction à quai. Un programme de modernisation et de mise à niveau de la flotte nationale côtière et artisanale a de ce fait été mis en œuvre dans le cadre du programme Ibhar, initié par le département de la Pêche. 

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