Le Maroc demeure le premier bénéficiaire des interventions de la Banque africaine de développement (BAD) depuis le début de ses activités opérationnelles en 1967. Néanmoins, pour la seule année 2016, il n’est que le cinquième gros client de la BAD, en termes de financements approuvés. C’est ce qu'indique l’institution dans son rapport annuel 2016, rendu public le 24 mai à l’occasion de ses assemblées annuelles qui se clôturent aujourd’hui à Ahmedabad, en Inde.
Ce document d’une soixantaine de pages est accompagné d'un rapport financier de plus de 150 pages dressant un état des lieux des interventions de la BAD, essentiellement en faveur des pays africains, ainsi que ses objectifs pour le développement du continent. Soulignons que la BAD compte 80 pays membres, dont les 54 du continent.
De 1967 à 2016, elle a approuvé des prêts et des dons totalisant 96 milliards d’unités de comptes (UC), soit l’équivalent de 129 milliards de dollars destinés à financer plus de 5.270 opérations, essentiellement des investissements consacrés aux infrastructures (principalement celles des transports et de l’énergie) et à l’agriculture.
À lui seul, le Maroc a bénéficié de financements d’opérations d’un montant total de près de 8,11 milliards d’UC, soit environ 11 milliards de dollars, ce qui lui vaut une part de plus de 8,5% dans les financements totaux accordés. Suivent le Nigeria (environ 8,6 milliards de dollars), qui dépasse pour la première fois la Tunisie (8,5 milliards), devant l’Afrique du Sud (6,4 milliards de dollars) et l’Égypte (6,3 milliards de dollars). Par région, l’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Mauritanie et Égypte) est de loin la première bénéficiaire des interventions de la BAD avec plus de 30 milliards de dollars. Elle devance l’Afrique de l’Ouest (près de 28 milliards), l’Afrique australe (22,6 milliards), l’Afrique de l’Est (20 milliards) et l’Afrique centrale (13,5 milliards).
Pour la seule année 2016, le montant total des approbations des opérations du groupe de la Banque s’est élevé à 8,04 milliards d’UC. «Les approbations du groupe de la Banque en 2016 ont atteint le chiffre record de 10,8 milliards de dollars, soit 27% de plus qu’en 2015. Les décaissements pour l’année ont atteint 6,3 milliards de dollars, soit le niveau le plus élevé de l’histoire de la Banque», souligne le président de la BAD, Akinwumi Adesina.
En 2016, le Nigeria est de loin le premier bénéficiaire des financements approuvés avec un record de 1,76 milliard de dollars, devant l’Algérie (964 millions), le Kenya (823 millions), la Tunisie (684 millions) et le Maroc (573 millions).
Par région, avec 2,8 milliards de dollars, l’Afrique de l’Ouest dépasse pour la première fois l’Afrique du Nord (2,75 milliards). Suivent l’Afrique de l’Est (1,9 milliard), l’Afrique centrale (820 millions) et l’Afrique australe (682 millions).