Les rapports présentés par l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) démontrent que l’état phytosanitaire des cultures de céréales d’automne, sur 5,11 millions d’hectares, «est très bon dans les principales régions du Royaume», indique le ministère de l'Agriculture. Sans fournir une date précise, le ministère de tutelle annonce qu'un programme de suivi de l'état sanitaire de ces cultures sera lancé «dans l’immédiat». Ce programme sera assuré par l’Office national du conseil agricole, les Directions régionales d’agriculture, l’INRA et l’ONSSA, en coordination avec les Chambres d’agriculture et l’interprofession. Cette initiative a été prise en raison des dernières pluies qui ont concerné l'ensemble du territoire national. Ces précipitations, si elles ont permis à fin février d'augmenter de 136% le cumul pluviométrique moyen national par rapport à la campagne précédente à la même date, peuvent également être à l'origine de l'apparition de maladies cryptogamiques. Les principales maladies cryptogamiques, causées par des champignons microscopiques, ciblées par ce programme, sont les différentes espèces de rouilles et les septorioses qui affectent les rendements de ces cultures. Selon deux nouvelles études réalisées par des scientifiques, en collaboration avec l'Agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la rouille du blé gagne du terrain en Europe, en Afrique et en Asie.
Publiées début février par l'Université Aarhus et par le Centre international pour l'amélioration du maïs et du blé, deux nouvelles études soulignent l'apparition, en 2016, de nouvelles races de rouille jaune et de rouille noire dans plusieurs régions du monde. La FAO rappelle que le blé est une source d'alimentation et un moyen d'existence pour plus d'un milliard de personnes dans les pays en développement. Les cultures céréalières ont un poids économique majeur dans l’agriculture nationale, représentent 75% de la surface agricole utile et contribuent, en fonction de la pluviométrie, entre 10 à 20% dans la formation du produit intérieur brut (PIB) agricole. En 2014, les importations céréalières sont d’environ 8 milliards de DH, représentant près de 70% des importations agricoles.