Les festivités du Moussem de Tan-Tan ont démarré, hier, avec la visite fort symbolique de la Zaouïa du Cheikh Mohammed Laghdaf Maa El Aïnin. Une visite qui a, en effet, une grande signification, étant donné que ce Moussem est également connu par le nom du Cheikh Mohammed Laghdaf Maa El Aïnin. Car par le passé, le Moussem constituait un lieu de rassemblement de plus de trente tribus nomades qui venaient à la Zaouïa, point de convergence des populations nomades dispersées sur un large territoire. Le Moussem de Tan-Tan, proclamé patrimoine immatériel mondial par l’Unesco en 2005, tient cette année sa 13e édition et offre ainsi aux tribus de la région l’opportunité exceptionnelle de se retrouver et de renouer avec le passé. Selon la Fondation Almouggar, à l’origine, le Moussem de Tan-Tan était aussi un lieu de rencontre des nomades qui transitaient entre le Maroc et la Mauritanie autour d’un puits situé au bord de l’Oued Ben Khlil. Le nom de la ville rappelle d'ailleurs toujours cette vocation première : le mot «Tan-Tan» évoque en effet le bruit d’un seau se balançant au fond d’un puits.
De la sorte, pour maintenir cet héritage qui fait partie du capital immatériel, la Fondation organise les festivités du Moussem de Tan-Tan chaque année au cours du mois de mai, principalement sur la «Place de la paix et de la tolérance». Ce nom a été donné à l’espace saharien qui abritait, jadis, différentes tribus, et qui se trouve à deux kilomètres du centre-ville de Tan-Tan. Sur une surface de dix hectares, délimitée au nord par Oued Benkhil, juste au sud par la ceinture verte de Tan-Tan, à l’est par une petite colline dominant le quartier Tiguiria et à l’ouest par un espace de pâturage attenant à la zone de Lahmidia. Cela rappelle le rituel du Moussem depuis les années 1960, lorsqu’il consistait en un rassemblement annuel des nomades sahraouis qui se réunissaient pour commercer, vendre, se soigner…
Inscrit au patrimoine oral et immatériel de l’Humanité par l’Unesco, le Moussem de Tan-Tan jouit aujourd’hui d’une aura internationale. Pour cette 13e édition, la thématique choisie le confirme : «Le Moussem de Tan-Tan : patrimoine culturel en partage entre le Maroc et l’Afrique». C’est dans ce cadre que le Sénégal est l’invitée d’honneur, en témoignage des relations culturelles et historiques qui lient les deux pays. D’éminentes personnalités de différents horizons et embrassant les champs intellectuels, culturels et artistiques de différentes régions du monde participent cette année au Moussem de Tan-Tan. Elles se mêlent de manière spontanée et naturelle au mode de
vie nomade, partageant ainsi ses émotions, admirant son potentiel patrimonial et s’engageant ainsi dans un
univers à la fois empreint de tradition et de modernité. En parlant de modernité, il faut préciser que les organisateurs prévoient plusieurs moments phares au cours du Moussem qui se poursuit jusqu’au mercredi 10 mai. L’un de ces moments sera l’organisation de la GIC (Green Invest Conference). Cette rencontre porte sur les opportunités d’investissement dans la région, notamment dans les secteurs du tourisme, de la pêche, de l’agriculture et de l’énergie renouvelable. Elle aura lieu en présence d’investisseurs et d'opérateurs locaux et régionaux et connaitra des rencontres BtoB. Les organisateurs ont également installé, sur la Place de la paix et de la tolérance, des tentes thématiques du Sénégal, invité d’honneur, des Émirats arabes unis, du Royaume du Maroc et de la Maison de l’artisan mettant à l’honneur les trois régions du sud du Maroc.