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Samedi 04 Mai 2024
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Le respect, cette valeur authentique pour une meilleure productivité

Si le management est censé gérer les relations professionnelles entre les différentes composantes d’une entreprise, la gestion des relations humaines reste l’une des priorités pour garantir sa pérennité et son succès. Pour cultiver des relations positives au travail, le respect est l’une des valeurs à inculquer pour revaloriser le capital humain.

Le changement est un phénomène auquel toute organisation est confrontée. C’est un enjeu de taille qui impacte directement les relations professionnelles au sein des entreprises. On parle ainsi de nouvelles relations au travail et d’un nouveau système qui est en train de se dessiner dans les relations humaines entre collaborateurs.

Aujourd’hui, il ne fait plus aucun doute que le succès de toute entreprise passe par son capital humain. Toute personne, quels que soient son poste, ses fonctions ou son niveau hiérarchique, doit veiller à entretenir des relations humaines et saines qui favorisent le travail en équipe et donc la réussite de l’organisation. Face à ce constat, il est temps pour les managers de revenir à des valeurs en adéquation avec le monde de l'entreprise d'aujourd'hui, des valeurs authentiques qui placent le respect de l’humain en priorité. En milieu professionnel, il est important de s’exercer à ces comportements et éviter de travailler dans un environnement relationnel négatif. En entreprise, les aptitudes techniques des employés ont autant d’importance que leurs compétences en relations
humaines.

La confiance, la responsabilité, le respect… autant de valeurs et de comportements à cultiver en entreprise pour instaurer des relations de travail saines et efficaces.
En effet, pour garantir le bien-être des employés, il est indispensable de cultiver au travail des relations de respect. «Le respect est synonyme de considération. Que l'on soit manager ou collaborateur, nous avons tous besoin de nous sentir considérés ! Par conséquent, le respect influence l’intelligence collective, le climat social positif et augmente la productivité.

Dans la mesure où le manager ou le collaborateur font preuve d’un respect mutuel, il s’instaure un climat propice à la confiance, à l’interactivité qui génère des échanges plus fructueux», note Philippe Gombault, Master IMX France, Grand Maghreb et Afrique francophone et fondateur du label «Comportement-pro».
Conscients de l’importance d’adopter une attitude relationnelle respectueuse en milieu professionnel, les managers intègrent ce principe dans la Charte des valeurs des entreprises et dans le Code de bonne conduite. Mais le respect est une responsabilité commune, responsables des ressources humaines, managers, dirigeants et salariés contribuent tous à l’établissement des relations respectueuses au travail où tout le monde se sent valorisé.

Les managers, en tant que leaders, ont un certain nombre d’engagements envers leurs collaborateurs pour faire régner le respect : «Les engagements d’H.I.E.R. façonnent encore ceux d’aujourd’hui : Humilité (H), Intégrité (I), Exemplarité (E) et Responsabilité (R). Les managers ne doivent pas hésiter à être des exemples, des formateurs et des amis pour ceux qui en ont besoin. Cela n’enlève rien au respect qui leur est dû tant qu’ils restent des exemples», explique encore M. Gombault.

Mais, de l’avis des experts, instaurer les valeurs de respect en entreprise n’est pas une mince affaire, cela exige un engagement et une rigueur. Managers comme salariés devront être vigilants et combattre le manque de respect dans le milieu de travail. «Quand nous sommes offensés ou humiliés au travail, cela nous blesse dans notre dignité et la qualité de notre travail en souffre». 


Quels sont les écueils à éviter ?

«Le premier écueil à éviter est sans aucun doute le fait de penser que notre position, dans la famille ou dans la société, nous donne le droit d’imposer le respect, de l’exiger.
En général, nous avons à faire nos preuves. Le besoin d’être respecté est légitime, mais l’imposer ou l’exiger par la peur et la contrainte est illégitime.
Le demander est légitime, mais la réponse est automatiquement liée au mérite à l’obtenir !
Aussi, évitons le report de responsabilités, le manque d’intégrité (je dis et je ne fais pas), le manque d’exemplarité (devant notre conjoint, nos enfants ou nos collaborateurs), le manque de parole (que notre oui soit oui et notre non, non) et le manque d’engagement.
Vouloir paraître est encore un rocher sur lequel vient se fracasser le besoin de respect. Il nous faut travailler notre authenticité, en famille, au travail et avec nos amis. Comme la violence engendre la violence, le manque de respect engendre le manque de respect, aussi, soyons prompts à briser la chaîne, prenons l’initiative du respect !»


Entretien avec Philippe Gombault, Master IMX France, Grand Maghreb et Afrique francophone conférencier professionnel (agréé AFCP)

«Gagner le respect est un acte inconscient, empreint d’humilité et de modestie»

Éco-Emploi : Quelle est l'importance pour un manager comme pour un collaborateur d'imposer le respect dans les relations de travail ?
Philippe Gombault : dans la mesure où le manager ou le collaborateur font preuve d’un respect mutuel, il s’instaure un climat propice à la confiance, à l’interactivité qui génère des échanges plus fructueux. Le respect est synonyme de considération. Que l'on soit manager ou collaborateur, tous besoin on a sentir considéré !
Par conséquent, le respect influence l’intelligence collective, le climat social positif et augmente la productivité.

Comment imposer le respect et vous attirer l’estime de vos interlocuteurs ?
Avouons-le tout de suite, ce n’est pas chose facile ! Puisque nous le préférons sincère, le respect aurait bien tort de s’imposer, d’être réclamé. Il vaut bien mieux le gagner, le mériter, même si cela semble bien plus difficile à faire. Si vous êtes respecté, réellement respecté, c’est que vous avez gagné le droit de l’être. Vous avez donné des gages à vos interlocuteurs plutôt que de montrer des grades, ou un statut. Des gages de confiance, de pertinence, de sagesse, de cohérence et de discernement.
Vous pouvez être respecté pour une seule qualité : peut-être êtes-vous hyper performant, ou hyper-réactif, ou encore hyper-patient et gentil ! Mais, pour un seul défaut flagrant dans un autre domaine, vous risquez de perdre ce respect.
Aussi, je vous parle là du respect obtenu avec un grand R et non avec un grand air, car gagner le respect est un acte inconscient, empreint d’humilité et de modestie.
Je peux en effet attirer le respect par mes capacités physiques ou intellectuelles, mon éloquence, mon efficacité, mais, l’orgueil engendrant souvent de faux pas, je peux le perdre aussi rapidement que je l’ai gagné. Le respect durable se bâtit aussi avec la justesse et la justice : manquez de justesse dans vos propos ou vos analyses, manquez de justice dans vos décisions ou vos actions et vous le perdrez.
Il est aussi très souvent moulé dans une très certaine humanité, qui sait faire la différence entre les moments où l’esprit de la loi se veut plus fort que la loi.
Mériter ce genre de respect commence aussi par se respecter soit même : respecter sa parole, ses engagements, ses limites, savoir reconnaître ses erreurs et donner l’exemple (je dis et je fais) et faire preuve d’authenticité autant dans le cadre familial qu’au travail, qu’avec ses amis ! C’est aussi commencer par respecter
les autres, signe d’honnêteté dans la quête du respect.
Vraiment, le respect sincère et durable ne s’achète pas, ni hiérarchiquement, ni socialement, ni en relation.
C’est un trésor qui se constitue, souvent dans le temps, avec les lingots de l’image que l’on renvoie : or, argent, bronze, platine ou métal corrompu ?
À quoi nos interlocuteurs pourront-ils nous comparer ? Nous saurons alors combien ils nous estiment…
Mais le plus dur reste à faire, s’ils nous estiment d’une belle valeur, ce sera de la conserver !

Quelles seraient les conséquences en cas de perte de légitimité ?
En cas de perte de légitimité, le processus de confiance se désintègre rapidement. Dans le meilleur des cas s’installe le doute qui «ballotte» la relation. Parfois, c’est en sentiment de trahison qui l’emporte. L’adage marocain s’applique alors : «lo ma kainch tiqa, ma kain walou !». La perte de légitimité est perte de crédibilité. Si l’on ne croît plus, l’on espère plus, si l’on espère plus, l’on n’attend plus rien de l’autre. Il faut des années pour construire une relation de confiance et quelques secondes pour la détruire. Celui ou celle qui perd sa légitimité est peut-être encore entendu, mais il ne peut plus être écouté. Il ne lui reste plus qu’à essayer d’imposer le respect, ce qui revient à ne pas le gagner. En outre, maintenir à sa position quelqu’un qui a vraiment perdu toute sa légitimité, décrédibilise ceux qui le soutiennent.

Cela touche les relations professionnelles. Comment éviter de rentrer dans des conflits ?
• Respecter autrui c’est accepter la différence de point de vue, la différence d’opinions, en essayant de comprendre et pas de juger de façon péremptoire.
• Respecter autrui ce n’est pas dire non lorsque l’on pense autrement, c’est plutôt poser la bonne question : pourquoi dis-tu ou penses-tu cela ?
• Respecter autrui c’est aussi ne pas couper la parole à son interlocuteur sauf s’il en abuse, savoir écouter
Respecter autrui c’est ne pas penser que l’on a toujours raison. Cette attitude génère des points de verrouillage dans les discussions et engendre beaucoup de conflits inutiles !
• L’important alors n’est pas d’avoir raison ou d’avoir tort, mais de savoir conserver le climat paisible qui favorisera la meilleure décision à prendre.
• Respecter autrui, consiste donc à tout faire pour rester en paix, même en cas de désaccord profond ! Le temps qui passe se chargera pour tous de démontrer qui avait tort ou raison, même si votre raison éventuelle n’aura pas à être mise en évidence par la suite.
Un autre levier «anti-conflits», preuve de respect parmi les plus simples, se trouve être la politesse : les «bonjour», «s’il te plaît», «merci», «au revoir» garantissent, lorsqu’ils sont exprimés sans hypocrisie, le règlement de la majorité des conflits inavoués et contribuent à l’apaisement dans leur gestion.
• Respecter autrui, c’est encore de ne pas chercher un tiers pour cautionner notre point de vue contre un autre ce qui va générer une montée en conflit due aux bavardages inutiles qui vont certainement s’en suivre.
Autrement dit, respecter autrui en ce domaine c’est essayer de régler le problème ou le désaccord entre moi et l’autre, seuls, fusse mon manager !
Respecter autrui c’est essayer de dépersonnaliser les problèmes. Cela permet de responsabiliser et non de culpabiliser.
• Enfin, respecter autrui en matière de conflits, c’est aussi savoir pardonner ou si nous pouvons endurer l’offense ou la vexation, savoir passer au-dessus ! 

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