Le yuan devrait rester «relativement stable» en 2017 après son long plongeon face au dollar. C’est en tout cas ce qu’a assuré, vendredi dernier, la Banque centrale chinoise (PBOC), évacuant les accusations de sous-évaluation de l'administration Trump, et imputant d'éventuelles fluctuations... au relèvement des taux américains, rapporte l’AFP. «La volatilité du yuan en 2016 a été entretenue par des investissements chinois effrénés à l'étranger», a fait valoir le gouverneur de la PBOC, Zhou Xiaichuan, lors d'une conférence de presse relayée par l’agence tricolore. En réalité, de massives fuites de capitaux, sortis de Chine par des investisseurs affolés par l'essoufflement de l'économie et en quête de placements plus rémunérateurs, ont largement plombé le yuan, en dépit des restrictions prises par les autorités pour endiguer l'hémorragie.
«Avec la stabilisation de l'économie chinoise (...), le yuan devrait rester relativement stable cette année», a martelé le gouverneur, rappelant – pour la énième reprise – qu'il n'y avait «pas de fondement pour une dépréciation continue du yuan». Pour rappel, c'est l'antienne de Pékin depuis août 2015, lorsque le régime communiste avait dévalué le yuan d'environ 5% en affirmant qu'il s'agissait d'une décision purement technique. Depuis, le renminbi (autre nom du yuan) s'est effondré de 11% face au dollar, malgré les efforts de la PBOC pour freiner la dégringolade. Même Zhou Xiaochuan a dû reconnaître qu'il était difficile d'exclure d'imprévisibles «fluctuations» du yuan : «Le marché des changes est très sensible à la conjoncture internationale et aux évolutions internes de la Chine, personne ne sait ce dont sera fait 2017». De même, le gouverneur a joué les équilibristes sur la question de la dette chinoise totale (270% du PIB selon des estimations), assurant que l'endettement public était soutenable, mais reconnaissant que des entreprises privées étouffaient sous des créances excessives.