Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

Législatives sur fond d'escalade verbale avec Ankara et d'anti-immigration

Premier ministre néerlandais et candidat aux législatives d'aujourd'hui, Mark Rutte a appelé les électeurs à arrêter la progression du populisme en Europe.

Législatives sur fond d'escalade verbale avec Ankara  et d'anti-immigration
Le 11 mars à Amsterdam, des Néerlandais ont défilé contre les idées d'extrême droite véhiculées par le candidat populiste du PVV Geert Wilders. Ph. Reuters

Les Néerlandais renouvellent aujourd'hui leurs députés dans un contexte de vive tension avec la Turquie, qui a replacé l'immigration et le nationalisme au cœur des débats de la campagne électorale. Le nationaliste Geert Wilders, qui souhaite «désislamiser» les Pays-Bas, espère que les échauffourées du week-end dernier entre des Néerlandais d'origine turque et les policiers et les accusations de «fascisme» lancées par Ankara contre les Pays-Bas aideront sa formation d'extrême droite, le Parti pour la liberté (PVV), à se hisser en tête du scrutin. Le PVV n'a pratiquement aucune chance de former le prochain gouvernement, étant donné la fragmentation du paysage politique néerlandais. Les autres partis ont exclu de constituer une coalition avec ce parti qu'ils jugent raciste, mais si le PVV terminait en première position, sa victoire propagerait une onde de choc à travers toute l'Europe, où des scrutins importants sont prévus dans les mois qui viennent.

Aux Pays-Bas, dans l'immédiat, la question est de savoir si les tensions diplomatiques avec la Turquie auront un impact positif sur Geert Wilders ou plutôt sur le Premier ministre Mark Rutte, dont le gouvernement a interdit à des ministres turcs de tenir aux Pays-Bas un rassemblement en vue du référendum du 16 avril en Turquie. Selon un sondage rendu public lundi, et réalisé juste après les incidents du week-end, le parti conservateur VVD de Mark Rutte et le PVV de Geert Wilders sont en nette progression. Le VVD pourrait obtenir 27 des 150 sièges du Parlement, avec 18% des suffrages, tandis que le PVV se hisserait à 16%, ce qui lui permettrait de contrôler 24 sièges.

«Il y a un vrai risque que le 16 mars, nous nous réveillions dans ce pays avec un Geert Wilders à la tête du plus important parti, ce qui adressera un signal au reste du monde», a dit Mark Rutte. Geert Wilders, de son côté, enjoint au gouvernement néerlandais de faire monter la pression. «Erdogan répète que nous sommes des nazis et des fascistes. Il insulte la police néerlandaise. Pas de désescalade. Expulser l'ambassadeur turc des Pays-Bas et l'équipe tout entière», a-t-il martelé dans un tweet. Surfant sur la vague anti-immigration en Europe, M. Wilders a vu cependant ces dernières semaines sa formation PVV reculer, avec 19 à 23 sièges crédités. Connu pour sa virulente rhétorique anti-islam, l'élu à la chevelure peroxydée a promis, s'il devenait Premier ministre, de fermer les frontières aux immigrants musulmans, d'interdire la vente du Coran et de fermer les mosquées, dans un pays dont la population compte environ 5% de musulmans, selon les estimations. 

Lisez nos e-Papers