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Les Marocains résidant à l’étranger constituent le dixième groupe d’émigrés le plus important au monde

Un rapport pointilleux de l’OCDE sur la diaspora marocaine montre que les Marocains résidant à l’étranger (MRE) constituent, dans les pays de cette organisation, le plus grand groupe d’émigrés en provenance des pays du MENA. Estimées à quelque 2,6 millions, les personnes nées au Maroc et résidant dans les pays de l’OCDE constituent en fait le dixième groupe d’émigrés le plus important au monde.

Les Marocains résidant à l’étranger constituent le dixième groupe d’émigrés le plus important au monde
Le nombre d’émigrés marocains a augmenté de 890.000 personnes depuis le début de l’année 2000-2001.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de rendre public un rapport dans lequel elle affirme que la diaspora marocaine est la dixième plus importante au monde. Le rapport souligne que les Marocains résidant à l’étranger représentent une force importante pour le développement économique du Maroc. Il faut souligner que ce rapport de l’OCDE, intitulé «Talents à l’étranger  : une revue des émigrés marocains», fait partie d’une série de rapports visant de nombreux pays (rapports intitulés «Talents à l’étranger») dans le but de fournir une image précise, actualisée et dynamique des diasporas par pays d’origine. Cette étude a été commandée par le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger ainsi que par Expertise France, dans le cadre du projet Sharaka, financé par la Commission européenne et cofinancé par la France et les Pays-Bas.

Les résultats contenus dans le rapport (document de 200 pages dont «Le Matin» détient copie) permettent de déterminer le potentiel économique des émigrés. Ils permettent d’apporter des réponses à plusieurs questions : combien y a-t-il d’émigrés, et où se trouvent-ils ? Sont-ils en âge de travailler, et quel est leur niveau d’éducation ? Quelles sont les évolutions récentes de leur nombre et leur profil socio-économique ? Dans quelle mesure participent-ils au marché du travail du pays d’accueil et quelles professions occupent-ils ? Quelle est leur motivation pour émigrer, et quels sont ceux qui reviennent ? Comment contribuent-ils au développement économique du Maroc ?

Ainsi, les réponses apportées par ce rapport montrent que les MRE constituent la dixième diaspora la plus importante au monde. En 2010-2011, environ 2,6 millions de personnes nées au Maroc constituent le plus grand groupe d’émigrés en provenance d’un pays de la région Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) et 10% de la population totale du Maroc. De la sorte, le nombre d’émigrés marocains a augmenté de 890.000 personnes depuis le début de l’année 2000-2001. Cette progression a eu lieu principalement dans la première partie de la décennie. Les descendants d’émigrés marocains nés à l’étranger représentent eux aussi une population nombreuse, notamment dans certains pays européens, où l’immigration marocaine est ancienne. En 2014, ce groupe atteignait plus de 830.000 personnes, âgées de 15 ans et plus, dans certains pays européens.
La quasi-totalité des émigrés marocains (98%) installés dans la zone OCDE résident dans dix pays, avec près de 90% résidant dans des pays européens. La France, avec un tiers des émigrés marocains (860.000), est le premier pays d’accueil, suivie par l’Espagne (640.000) et l’Italie (320.000). La plupart des autres résident en Belgique, aux Pays-Bas... Entre 2000 et 2010, la population d’origine marocaine a plus que doublé en Espagne et Italie, ce qui explique une grande partie de la croissance de l’ensemble de la diaspora marocaine pendant cette période. Seule une minorité des émigrés marocains possède la nationalité de leur pays d’accueil et les taux de naturalisation sont particulièrement bas en Espagne et Italie. Les flux migratoires annuels légaux du Maroc vers la zone OCDE ont augmenté après 2000 pour culminer à près de 160.000 personnes en 2008. Jusqu’en 2013, le Maroc était le pays de la région MENA qui affichait les flux migratoires les plus élevés à destination des pays de l’OCDE. De 2008 à 2014, toutefois, les flux annuels vers cette zone ont régulièrement diminué pour s’établir à 80.000 personnes en 2014, soit moitié moins qu’en 2008. Il s’agissait des flux les plus bas jamais enregistrés vers la zone OCDE depuis 2000.

Même si la majorité des émigrés marocains occupent des emplois peu qualifiés, des milliers parmi eux occupent également des emplois hautement qualifiés, en Amérique du Nord, mais aussi en France. Plus de 7.000 médecins et autant d’infirmiers travaillant dans les pays de l’OCDE sont nés au Maroc. Avec plus de 50.000 étudiants en mobilité internationale en provenance du Maroc, le Royaume est le douzième pays d’origine des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur des pays de l’OCDE. Le rapport démontre aussi qu’un tiers des adultes au Maroc expriment le désir d’émigrer, et ce taux, déjà un des plus élevés dans la région MENA, s’élève à 45% parmi les jeunes Marocains. De l’autre côté, la migration de retour a augmenté de 30% au cours des dix dernières années, et ces migrants de retour, les émigrés marocains eux-mêmes ou leurs descendants, ont des niveaux d’éducation nettement plus élevés que la moyenne de la population du pays. De plus, ils sont plus de deux fois plus susceptibles de devenir entrepreneurs que le reste de la population, car bénéficiant souvent d’expérience, de réseaux et de financement à l’étranger. Une tendance qui souligne le potentiel des MRE pour le développement du pays.

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