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Les pays arabes et subsahariens membres de l’Organisation de la coopération islamique lancent à Rabat le programme Arab-Africa Trade Bridges

Les pays arabes et ceux de l’Afrique subsaharienne, membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), franchissent un nouveau pas vers une coopération économique et commerciale plus soutenue. Aujourd’hui, les pays des deux régions disposent d’une plateforme stratégique capable de promouvoir leurs relations commerciales. Il s’agit du programme Arab-Africa Trade Bridges (AATB), dont le coup d’envoi a été donné, hier à Rabat, en présence d’un parterre de diplomates et d’éminentes personnalités de la sphère de la politique, de la finance et de l’économie.

Les pays arabes et subsahariens membres de l’Organisation de la coopération islamique lancent à Rabat le programme Arab-Africa Trade Bridges
Arab-Africa Trade Bridges est né d’une proposition de l’ITFC lors de la septième réunion du Groupe de coordination pour le renforcement et la promotion de la coopération dans le domaine du commerce extérieur et des assurances du crédit à l’export.

Le programme Arab-Africa Trade Bridges a pour principal objectif de renforcer les relations commerciales arabo-africaines et de les développer à travers différentes actions visant à fédérer les acteurs économiques de la région, notamment via la création de nouveaux partenariats. L’idée est de hisser les relations entre les pays des deux régions au niveau d’un partenariat stratégique global répondant aux besoins des populations et aux enjeux actuels du développement durable, comme la création d’emploi et la lutte contre la pauvreté. L’AATB vient vise ainsi à booster les échanges commerciaux arabo-africains, qui «n’ont pas encore atteint le niveau souhaité», comme l'a souligné Hani Salem Sonbol, directeur général de la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC). Pour lui, les échanges commerciaux restent en deçà des attentes des pays des deux régions. Selon les statistiques du Centre islamique du développement pour le commerce, le volume des échanges entre les pays arabes et ceux d’Afrique était de l’ordre de seulement 2,1% en 2015, alors que la région regorge de grandes potentialités, comme en témoignent les statistiques du Centre du commerce international, présentées par le DG du ITFC.

Selon une étude menée par le CCI, 17 pays de la région arabe, membres de l’OCI, ont exporté, entre 2011 et 2015, 1.006 milliards de dollars vers le monde, presque 7 fois la valeur des 22 pays africains membres de l’OCI, qui ont exporté vers le monde 160 milliards de dollars au cours de la même période. S’agissant du volume du commerce entre les États membres de l’OCI, il a enregistré une hausse considérable pendant la période 2005-2015, en passant de 271,45 milliards de dollars en 2005 à 694,23 milliards en 2015, soit une augmentation de 156%. Le niveau timide des échanges entre les deux régions est notamment dû aux problèmes d’accès aux marchés, au manque d’informations sur les marchés et les opportunités d’affaires, ainsi qu'aux entraves aux niveaux logistiques, comme le manque d’infrastructures adéquates, le transport et des services d’appui au commerce international faibles. Pour le patron de l’ITFC, ces chiffres démontrent qu’il y a des opportunités d’investissement non encore exploitées au niveau des deux régions, d’où l’idée d’un programme visant à renforcer les liens commerciaux.

Arab-Africa Trade Bridges est ainsi né d’une proposition de l’ITFC lors de la septième réunion du Groupe de coordination pour le renforcement et la promotion de la coopération dans le domaine du commerce extérieur et des assurances du crédit à l’export. Le programme est la toute première initiative rassemblant les plus grandes institutions de financement et de commerce dans les régions arabes et africaines, membres de l’OCI. Techniquement, ce programme vise à apporter une solution aux principaux problèmes qui entravent le développement entre les pays des deux régions. Ainsi, il a été conçu pour mettre en valeur le potentiel d’exportation inexploité. S’étalant sur 3 ans, ce programme se penchera sur la promotion et l’accroissement des flux commerciaux entre les pays, l’identification des opportunités pour fournir et promouvoir des produits de financement du commerce et d’assurance-crédit à l’export, ainsi que sur le renforcement des capacités en matière de commerce international. Les partenaires de cette initiative croient fermement en l’importance de ce programme qui revitalisera les liens historiques entre les pays des deux régions, comme l'a souligné Bandar Mohammed Hamza Hajjar, président du groupe de la Banque islamique de développement. Même son de cloche auprès du directeur général de l’ITFC, Hani Salem Sonbol. Pour lui, «le programme, fondé sur les liens historiques et culturels profondément ancrés unissant les pays arabes et les pays d’Afrique subsaharienne, aura un impact positif sur le développement des relations commerciales entre les pays, notamment en matière de développement de bonnes infrastructures, de création de plateformes logistiques et d’élaboration de produits de finances et de crédits à l’exportation».

Le choix du Maroc pour lancer ce programme n’est pas fortuit. Il revêt une valeur symbolique pour le DG de l’ITFC et les autres hauts responsables. Pour eux, le choix du Maroc s’explique par la place qu’occupe le Royaume en Afrique et par la qualité de ses relations avec les pays arabes. Dans cette lignée, l’ensemble des intervenants a salué les efforts que mène le Royaume pour le développement du continent. De son côté, El Mamoun Bouhdoud, ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie et du commerce chargé des Petites entreprises et de l’intégration du secteur informel, a mis en exergue les efforts du Maroc pour l’instauration d’un partenariat win-win au niveau du continent. Pour lui, «le Maroc est disposé à partager son expertise et son expérience avec les partenaires arabes et africains».

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